Le président congolais Félix Tshisekedi a menacé de « virer » des ministres, voire de dissoudre l’Assemblée nationale, si ses partenaires de la coalition fidèles à son prédécesseur Joseph Kabila sapaient son pouvoir en République démocratique du Congo (RDC).
« Le Congolais m’a confié une mission et je dois rendre compte à ce peuple. Et celui qui ne va pas suivre mes instructions et qui s’attachera aux instructions de sa famille politique, il sera viré », a déclaré le chef de l’Etat dimanche devant la diaspora congolaise à Londres. Cet avertissement vise directement les ministres issus du Front commun pour le Congo (FCC, pro-Kabila), soit la majorité des 67 membres du gouvernement.
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« Jusqu’à présent, je n’ai vu aucun ministre s’opposer à mes décisions. Mais certains ministres me disent qu’ils subissent des pressions », a-t-il ajouté dans un discours en lingala disponible sur le compte Twitter de la radio Top Congo.
« Je ne peux pas dissoudre l’Assemblée nationale tant qu’il n’y a pas crise », a-t-il ajouté. Mais en cas d’ « obstruction, je serai contraint, en fin de compte, de prendre la décision de dissoudre l’Assemblée nationale ».
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Rappelons que le président congolais a été investi il y a tout juste un an le 24 janvier 2019 en présence de son prédécesseur Joseph Kabila, première transition pacifique du pouvoir au Congo. Kabila a gardé une vaste majorité au Parlement et à la tête de la plupart des 26 provinces. Les deux hommes gouvernent depuis en coalition sur la base de ces résultats officiels des élections du 30 décembre 2018.
Ce scénario est contesté par l’autre candidat de l’opposition Martin Fayulu qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Il accuse MM. Kabila et Tshisekedi d’avoir fabriqué les résultats avec la complicité de la commission électorale et de la Cour constitutionnelle.