L’opposition centrafricaine a qualifié jeudi de « mascarade » et d’ « échec cuisant », parlant d’une faible participation de « 10 à 13% », le référendum constitutionnel de dimanche dernier qui devrait permettre au président Faustin Archange Touadéra de briguer un troisième mandat.
« Ce vote n’est qu’une mascarade et un échec cuisant car Bangui ressemblait à une ville morte » dimanche, a dénoncé Crépin Mboli-Goumba, le coordonnateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), au cours d’une conférence de presse dans la capitale. Pour le BRDC, le taux de participation « est de 10% à 13% », a-t-il ajouté.
« C’est avec une grande satisfaction que nous avons constaté que le peuple est avec nous » car il n’a pas ou peu voté à ce référendum « illégal », a-t-il souligné.
Au lendemain du vote, le vice-président de l’Assemblée nationale et porte-parole de la majorité présidentielle, Evariste Ngamana, avait à l’inverse affirmé que le peuple centrafricain s’était « massivement rendu aux urnes », avec un taux de participation de 70%, et avait « massivement voté » pour la nouvelle Constitution, à 90%.
Jeudi, les résultats provisoires du référendum, qui doivent être publiés dans les huit jours après son déroulement, n’avaient toujours pas été annoncés par l’Autorité nationale des élections (ANE).
La victoire du « oui » fait peu de doute, d’autant que les principaux partis d’opposition et les principales organisations de la société civile, ainsi que les groupes armés rebelles, avaient appelé à boycotter le scrutin.
Le projet de nouvelle Constitution sur lequel les Centrafricains étaient invités à se prononcer prévoit notamment un allongement de la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans et la suppression de la limite du nombre des mandats, dans un pays dévasté par plusieurs coups d’Etat.
Elu en 2016, Touadéra a été reconduit à son poste en 2020 à l’issue d’une élection perturbée par des groupes armés rebelles et entachée d’accusations de fraude. Le chef de l’Etat, âgé de 66 ans, est accusé par ses adversaires de vouloir rester « président à vie ».