Le président Archange Touadéra se succède à lui-même à la tête de l’État centrafricain, pour un deuxième mandat consécutif. La cour constitutionnelle a validé les résultats du scrutin du 27 décembre qui consacrent sa victoire, avec 53% des voix, devant Dologuélé qui obtient 21%. Toutefois la cour a divisé par deux (et même plus) le taux de participation de 76% annoncé par l’organe électoral.
Ce chiffre de 76% était ridicule car, tout le monde a pu constater que les élections n’ont pas pu être organisées dans la majeure partie du territoire centrafricain. A cause de l’insurrection armée qui se poursuit et qui continue de menacer la capitale Bangui. Celle-ci est protégée par les soldats encore loyaux de l’armée nationale et surtout par les casques bleus, renforcés par des troupes rwandaises et russes.
Sans ces forces d’appoint aguerries, il n’aurait pas été possible d’organiser la présidentielle dans la capitale. Aujourd’hui encore, la situation y est très précaire car les forces rebelles demeurent menaçantes. Dans ce contexte difficile, Touadéra est un président en sursis et/ou au bord du gouffre. Va-t-il tenir le coup ? Oui, si et seulement si, ses soutiens onusiens, russes et rwandais continuent de faire face et de défendre la capitale assiégée.
Il faudrait, non seulement, renforcer la défense de la capitale, mais se donner les moyens de porter des coups décisifs aux rebelles qui tiennent le reste du pays. Les soutiens de Touadéra en ont-ils les moyens et la volonté politique ? Leur engagement a minima impose le pessimisme.