Le président nigérian Muhammadu Buhari ne s’imaginait pas devoir faire face à une situation aussi difficile à la fois sur le plan politique et sur le terrain économique.
Le défi terroriste
Il y a d’abord le défi terroriste imposé à l’Etat nigérian par les islamistes de Boko Haram : cinq ans de guerre meurtrière, 27 000 morts, plus de deux millions de déplacés, des dizaines de milliers de blessés, de traumatisés, des centaines de personnes prises en otages etc.
Chute des cours pétroliers
Ensuite, il y a la chute continue des prix du pétrole qui est une catastrophe pour l’Etat nigérian dont trois quarts des revenus proviennent de la vente du pétrole brut.
La première économie de toute l’Afrique est en perdition. La situation est presque intenable et le gouvernement vient de solliciter la Banque mondiale pour un prêt de dix milliards de dollars pour faire face à un déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser.
A moyen terme non seulement la position de leader économique du continent – prise à l’Afrique du Sud – pourrait être remise en cause, mais c’est surtout la lutte contre Boko Haram qui est hypothéquée.
Un combat herculéen
Le général Buhari qui a été élu pour sécuriser le pays et lutter efficacement contre la gangrène de la corruption hérite d’une situation catastrophique laissée par son prédécesseur Goodluck Jonathan qui a brillé par son incompétence. Redresser la barre dans les conditions actuelles de crise économique aiguë est un combat herculéen.
Les plus de 180 millions de Nigérians ont d’énormes potentialités sur tous les plans. Mais ici comme dans tous les pays riches en or noir, la malédiction du pétrole sévit. Raison pour laquelle la dégringolade des prix est un cauchemar pour le pays. Si cela continue une situation calamiteuse comme celle du Vénézuela n’est pas à écarter.
Faire ses preuves contre Boko Haram
Buhari qui a suscité beaucoup d’espoir a beaucoup de bonne volonté. Son patriotisme et sa rigueur sont reconnus par ses concitoyens qui cependant vont le juger à ses actes et à sa capacité à résoudre les problèmes sociaux cruciaux qui les assaillent. La lutte contre Boko Haram est une priorité.
Le rapt des 276 lycéennes enlevées depuis avril 2014 continue à cet égard de traumatiser le peuple nigérian. Le sort de ces jeunes filles reste toujours incertain. Le président a reçu les familles éprouvées et a crée une Commission d’enquête. C’est tout pour le moment. C’est trop peu.