L’Allemagne a restitué mardi au Nigeria 22 bronzes de l’ancien royaume de Benin, pillés durant l’époque coloniale, au cours d’une cérémonie officielle à Abuja.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s’est rendue dans la capitale du Nigeria pour remettre personnellement les 22 objets, qui comprennent notamment des têtes en bronze et d’autres œuvres.
« Ce que nous rendons fait partie de votre histoire, ce que nous rendons fait partie de ce que vous êtes », a déclaré la ministre Baerbock lors de cette cérémonie. « Nous sommes ici pour réparer un tort », a-t-elle ajouté.
Le ministre de la Culture du Nigeria Lai Mohammed a salué cette première restitution, remerciant notamment l’Allemagne pour sa « coopération ». Il a également lancé un appel aux autres nations et musées détenant toujours des antiquités nigérianes à les « libérer », martelant que ces œuvres sont « notre culture et notre héritage », qu’elles ont leur « place » au Nigeria « et nulle part ailleurs ».
Un accord avait été conclu le 1er juillet dernier entre Berlin et le gouvernement nigérian après des années de négociations pour la restitution d’œuvres qui sont réparties dans une vingtaine de musées allemands. Les musées concernés par ces restitutions sont celui de Linden à Stuttgart (Sud), de Grassi à Leipzig (Est), le MARKK à Hambourg (Nord), le musée Rauten-Joest à Cologne (Ouest), ainsi que le Musée ethnologique de Berlin.
A lui seul, le Musée ethnologique de Berlin possède 530 objets historiques provenant de l’ancien royaume de Benin, dont 440 bronzes, considérés comme la plus importante collection après celle du British Museum de Londres. Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures prises récemment par l’Allemagne pour tenter d’assumer les crimes de la période coloniale, comme la reconnaissance officielle en mai 2021 d’un génocide perpétré en Namibie.
Les bronzes, qui comptent parmi les œuvres africaines les plus réputées, ont été pillés dans l’ancien royaume de Benin, dans le Sud du Nigeria. La plupart ont été pillés en 1897, quand une expédition britannique a attaqué et détruit Benin City (Sud du Nigeria actuel), s’appropriant au passage des milliers de sculptures en ivoire et en métal.