L’agence anti-corruption du Nigeria va lancer un mandat d’arrêt contre l’ex-ministre du Pétrole Diezani Alison-Madueke.

L’agence anti-corruption du Nigeria va lancer un mandat d’arrêt contre l’ex-ministre du Pétrole Diezani Alison-Madueke. Cette dernière est actuellement poursuivie au Royaume-Uni. L’agence nigériane veut qu’elle soit jugée dans son pays pour le détournement présumé de millions de dollars d’argent public.

La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) a “déposé une demande de mandat d’arrêt, condition préalable au protocole d’extradition de Diezani“,

Exilée à Londres, Diezani Alison-Madueke fut ministre de l’ancien président Goodluck Jonathan jusqu’en 2015 et la première femme à diriger l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Elle est au centre de plusieurs enquêtes pour blanchiment d’argent et corruption aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie et au Nigeria.

L’ex-ministre avait été arrêtée à Londres en octobre 2015, où un tribunal a ordonné le gel de cinq propriétés de luxe liées à ses affaires, avant d’être libérée sous caution en attendant son procès. L’ex-ministre de 57 ans a toujours nié avoir détourné des millions de dollars de juteux contrats pétroliers et des caisses de l’État lorsqu’elle était aux affaires.

Selon l’EFCC, l’ex-ministre et Jide Omokore, un homme d’affaires de son entourage, sont convoqués par la justice le 25 février prochain pour avoir « accepté et offert des cadeaux » illégalement ainsi que pour « actes de conspiration » liés à des affaires de corruption au Nigeria.

Plusieurs maisons et appartements de Lagos et d’Abuja lui appartenant ont également été saisis par la justice nigériane ces derniers mois.

Selon l’AFP, le gouvernement nigérian avait jusque-là semblé se satisfaire qu’elle puisse être jugée en Grande-Bretagne plutôt que dans son pays, où Mme Alison-Madueke compte encore des soutiens politiques influents et où le système judiciaire est notoirement corrompu et critiqué pour sa lenteur.

Mais le patron de l’EFCC, Ibrahim Magu, avait affirmé mi-novembre que l’enquête britannique piétinait, protestant contre le fait qu’aucune poursuite n’ait été lancée.