Le président Muhammadu Buhari a annoncé mardi, à la surprise générale, le remplacement des quatre principaux chefs de l’armée du Nigeria. Et ce, après des mois de grave détérioration de la situation sécuritaire dans le plus pays.
Le chef de l’Etat a « accepté la démission immédiate » des chefs de l’armée de terre, de l’air, de la marine, et du chef d’état-major, et a aussitôt nommé leurs remplaçants. Cette décision, bien qu’elle survienne après des mois de pression en sous-main de la présidence sur l’armée, est une surprise et le chef de l’Etat avait jusqu’à présent défendu officiellement les généraux et leurs stratégies militaires, rapporte l’AFP.
Dans un communiqué de la présidence, Muhammadu Buhari a d’ailleurs salué leurs « formidables victoires dans leurs efforts pour apporter la paix dans notre cher pays », après avoir toutefois essuyé de nombreuses critiques face à la situation sécuritaire du pays.
Le nouveau chef d’état-major est le général Leo Irabor, les nouveaux chefs sont le général Ibrahim Attahiru pour l’armée de terre, l’amiral Awwal Zubairu Gambo pour la marine et le général Isiaka Oladayo Amao pour l’armée de l’air.
« C’est une surprise car la plupart des Nigérians avaient abandonné l’idée qu’il y aurait un quelconque changement », selon Idayat Hassan, directrice du think-tank Centre for Democracy and Development basé à Abuja, cité par l’AFP. « Maintenant il faut un changement total de la stratégie militaire et une forte amélioration des relations entre l’armée et les populations, qui s’est fortement détérioré », a-t-elle souligné.
Le Nigeria, avec quelque 200 millions d’habitants, est confronté à de graves troubles, notamment dans le nord-est du pays, région toujours en proie au conflit contre les groupes terroristes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), qui ont fait au moins 36.000 morts et deux millions de déplacés.