Le président nigérian Muhammadu Buhari a reconnu que l’armée essuyait des revers dans sa lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Ce dernier a lancé de nouvelles attaques dans le nord-est du pays.
Lors d’une interview enregistrée diffusée tard lundi soir sur Arise TV, le président nigérian a reconnu que le moral des troupes de son armée n’est pas au beau fixe, assurant que des efforts étaient déployés pour résoudre le problème.
Buhari a reconnu que les troupes étaient sous pression du fait de la guérilla menée par les terroristes. Le chef de l’État nigérian a fait valoir qu’il était difficile de faire face avec des moyens conventionnels aux raids et aux attentats-suicides de Boko Haram. « Il y a vraiment ce que j’appellerais un épuisement au combat », a-t-il dit, estimant qu’un nouvel entraînement aiderait à lutter contre les tactiques employées par le groupe terroriste.
Pour les observateurs, le président Buhari avait été élu en 2015 sur la promesse de mettre un terme à l’insurrection islamiste qui a fait au moins 27.000 morts et provoqué une grave crise humanitaire avec 1,8 million de déplacés, depuis son début en 2009.
Alors qu’il s’apprête à briguer un deuxième mandat en février, une vague d’attaques, notamment contre des bases militaires, est venue contredire ses propos répétés selon lesquelles Boko Haram était pratiquement vaincu.
Des soldats se sont par ailleurs plaints d’être moins bien équipés que les terroristes et de ne pas avoir le moral, notamment parce que les rotations des troupes ne sont pas suffisantes et à cause d’un manque de soutien, rapporte l’AFP.
Lundi soir, des terroristes de la faction de Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau ont attaqué le village de Sajeri, aux abords de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno (nord-est), faisant trois morts. Au même moment, des terroristes de l’autre faction de Boko Haram, celle qui a fait allégeance à l’organisation de l’État islamique, ont attaqué une installation militaire à Auno, une localité située à 23 km au sud de la ville.