Le Niger a dénoncé, samedi 16 mars dans la soirée « avec effet immédiat », l’accord de coopération militaire avec les États-Unis signé en 2012.
Intervenant sur la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement, le colonel-major Amadou Abdramane, a qualifié cette coopération d’ “injuste” et “en deçà des attentes”, estimant que l’accord de coopération ne serait qu’une « une simple note verbale », « unilatéralement imposée » par Washington. Le document contraindrait le Niger à payer ses factures liées aux taxes des avions américains, ce qui coûterait plusieurs milliards, selon le porte-parole. Niamey se plaint également de n’avoir aucune information sur les opérations américaines, tout en ignorant leurs effectifs et matériels déployés. « Cet accord est, non seulement, profondément injuste dans son fond, mais également ne correspond pas aux aspirations et aux intérêts du peuple ».
Ainsi, le membre du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a jugé que « la présence américaine sur le territoire du Niger est illégale et viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ».
Cette décision fait suite à une visite de fonctionnaires américains effectuée entre le 12 et 14 mars par la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, et à laquelle participait le général Michael Langley, commandant du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (U.S. Africa Command). M. Abdramane a déclaré que cette délégation américaine n’avait pas respecté le protocole diplomatique et que le Niger n’avait pas été informé de la composition de la délégation, de la date de son arrivée ou de l’ordre du jour.
Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a fait savoir sur X que Washington avait pris connaissance du communiqué du CNSP et qu’il faisait suite à des « discussions franches (…) sur nos préoccupations » concernant la « trajectoire » de la junte. Les États-Unis sont toujours en contact avec la junte et fourniront de nouvelles informations « si nécessaire », a-t-il ajouté.