Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-président de la République Islamique de Mauritanie

S’agit-il d’une fuite organisée ? La presse mauritanienne a, en tout cas, fait écho de l’immense fortune de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, relayant les conclusions du rapport du juge chargé de l’enquête, alors que l’opinion attendait l’annonce de la date du début du procès de l’ancien président. L’ex chef d’Etat est accusé de crimes économiques avec dix autres dignitaires de son régime. 

Selon les conclusions du rapport du juge chargé de l’investigation au Pôle anticorruption, tombées entre les mains de la presse locale, l’ancien président mauritanien jouirait d’une immense fortune estimée à 90 millions de dollars.

A titre d’exemples, Mohamed Ould Abdel Aziz disposerait, avec sa famille, de 17 maisons, 468 terrains, plusieurs troupeaux de moutons et des milliards en billets mauritaniens enfouis dans plusieurs comptes en banque. 

Toujours selon le rapport du juge, l’ex chef d’Etat prenait des commissions sur des contrats publics. Il est également accusé d’avoir usé de son pouvoir pour violer la loi. 

Le juge s’est, en effet, dit convaincu de son enrichissement illicite, ne serait-ce qu’au regard de sa déclaration faite en 2010 à sa prise du pouvoir et celle faite à la fin de son second mandat en 2019, devant le Comité de transparence de la vie publique. 

Mais les avocats de l’ex chef d’Etat balaient ces accusations d’un revers de main, invitant d’abord la justice à prouver que Mohamed Ould Abdel Aziz possède bien cet argent, avant de lui en demander la provenance. 

Les conseils de l’ex chef d’Etat n’ont pas manqué de dénoncer ces fuites (organisées) ? Qui, selon eux, vont à l’encontre de la présomption d’innocence de l’ancien président.

Mohamed Ould Abdel Aziz vit en résidence surveillée à son domicile depuis janvier dernier pour des raisons de santé. Il a été inculpé la semaine dernière pour « corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite ».

Il avait été placé en détention en juin 2021 pour non-respect du contrôle judiciaire auquel il était soumis, selon la justice, mais également pour trouble à l’ordre public.