Les équipes d’intervention sur l’île Maurice sont engagés dans une course contre-la-montre pour empêcher une nouvelle fuite d’hydrocarbures dans ses eaux paradisiaques, le bateau échoué avec encore près de 2.000 tonnes de carburant à bord menaçant à tout moment de se briser.
Les autorités mauriciennes ont annoncé, mercredi soir, que tous les réservoirs du Wakashio sont désormais vides. Mais le risque d’une aggravation de la marée noire n’est pas écarté. 166 tonnes de fioul ont infiltré différents compartiments du navire. Fragilisé, il pourrait se briser en deux à tout moment, selon RFI.
Le vraquier MV Wakashio, qui transportait 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel, a heurté le 25 juillet 2020 un récif à Pointe d’Esny. Une fissure dans la coque a entraîné une fuite d’hydrocarbures venus souiller les récifs coralliens, les lagons et les mangroves, dans ce qui est une catastrophe environnementale sans précédent pour cette île de l’océan Indien.
Située sur la côte sud-est de l’île, Pointe d’Esny est un joyau écologique connu pour ses sites de conservation classés internationalement, ses eaux turquoises et ses zones humides protégées.
Plus de 1.000 des 4.000 tonnes de carburant transportées par le MV Wakashio se sont déjà déversées en mer, selon Akihiko Ono, le vice-président de la Mitsui OSK Lines, la société japonaise qui exploitait le navire.
Des hélicoptères ont acheminé lundi une partie du carburant pompé vers la côte, mais les efforts ont d’abord été entravés par la mer agitée et les vents forts. Les conditions météorologiques, qui rapprochaient de la côte la nappe d’hydrocarbures déversée par le vraquier, se sont toutefois améliorées, ce qui a permis à une barge d’approcher le navire, a annoncé le Premier ministre Pravind Jugnauth.
Des plongeurs ont repéré de nouvelles fissures dans la coque du bateau et de sourds craquements étaient entendus depuis la côte, où une importante opération de nettoyage était en cours.
Le Japon a dépêché lundi une équipe de six membres, dont des gardes-côtes, pour aider les autorités mauriciennes. La France a envoyé plus de 20 tonnes de matériel, dont 1.300 mètres de barrages flottants, du matériel de pompage et des protections, ainsi qu’une dizaine d’experts par avion et bateau depuis la Réunion, selon l’AFP.