Des responsables européens et espagnols ont rencontré vendredi à Rabat,  le ministre marocain de l’Intérieur après le drame de Melilla, qui a coûté la vie à au moins 23 migrants africains ayant tenté fin juin de pénétrer dans cette enclave au Nord du Maroc.

La Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson et le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, ont été reçus en fin de matinée par le ministre Abdelouafi Laftit, selon des sources officielles.

Cette visite survient à la suite de la tentative de passage en force de quelque 2.000 migrants en situation irrégulière, en majorité des Soudanais, le 24 juin à Melilla à partir du territoire marocain.

La tentative a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, « au moins 37 », selon des ONG, ainsi que des dizaines de blessés (140 dans les rangs des policiers marocains).

Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et Ceuta et Melilla, les seules frontières de l’UE sur le continent africain.

Il a déclenché l’indignation internationale, et l’ONU comme l’Union africaine (UA), ont dénoncé « un usage excessif de la force » et réclamé l’ouverture d’une enquête immédiate ; appels soutenus par l’UE.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a promis une « collaboration totale » de son gouvernement avec les enquêteurs  et fustigé les mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains ».

Au Maroc, une mission d’information a été lancée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), un organisme officiel, et 65 migrants sont poursuivis devant la justice, notamment pour « entrée illégale sur le sol marocain ».

Le Maroc a critiqué un « acte prémédité d’une violence inhabituelle » des clandestins et le « laxisme délibéré » de l’Algérie dans le contrôle aux frontières avec le Royaume.