Trois mois après sa nomination par le Roi Mohammed VI au poste de chef de gouvernement, le secrétaire général du parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, n’arrive toujours pas à former son cabinet. Menant plusieurs rounds de consultations avec les partis représentés au parlement, le responsable est dans l’impasse.
Organisant une réunion du secrétariat générale de son parti, aujourd’hui-3 janvier-, Abdelilah Benkirane va devoir choisir entre le parti de l’Istiqlal (PI) et le parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI). Ce dernier a annoncé clairement par le biais de son président, Aziz Akhnouch, qu’il refusait de siéger dans un gouvernement à côté du parti de l’Istiqlal.
Une position qui se justifie désormais par « l’irresponsabilité » du secrétaire général du PI, Hamid Chabat. En effet, de récentes déclarations de l’ex-maire de la ville de Fès avaient engendrées une vraie crise diplomatique avec la Mauritanie. Une crise obligeant le chef de gouvernement marocain à faire le déplacement à Nouakchott.
Aujourd’hui, deux scénarios seulement se présentent à Abdelilah Benkirane pour former son gouvernement. Selon les observateurs, l’Istiqlal ne fera pas partie du gouvernement dans les deux cas. Des sources proches du PJD affirment déjà que le PI est sorti des calculs du chef de gouvernement.
Ainsi, M.Benkirane pourra reconduire sa majorité sortante. Composée, en plus du PJD, du RNI du Mouvement Populaire (MP) et du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), cette option, même si elle assurera une majorité parlementaire au chef de gouvernement, ses dégâts politiques seront de taille sur sa formation politique (PJD). En effet, la crédibilité du parti sera en jeu si jamais il se détache de son allié de départ, l’Istiqlal.
Quant à la deuxième option et qui reste la plus probable pour le moment, elle donnera un gouvernement composé de trois parti seulement. Il s’agit du PJD, du RNI et du PPS. N’atteignant pas le seuil nécessaire pour avoir la majorité parlementaire ce gouvernement pourrait être soutenu par les parlementaires de l’Istiqlal. Une solution intermédiaire qui permettra au chef de gouvernement de sauver la face devant ses partisans.