L’avant-projet de constitution ne passe pas au Mali. Le texte est l’objet de critiques venant de la société civile et de la classe politique. Les conditions à remplir pour être candidat à l’élection présidentielle figurent parmi les points de divergence. Hier dimanche, l’Adema, l’un des partis les plus représentatifs dans le pays, a officiellement demandé la suspension du processus de révision, alors que le gouvernement de transition veut organiser un référendum constitutionnel.
Le gouvernement de la transition au Mali ambitionne d’organiser prochainement un référendum constitutionnel. Un processus qui bloque déjà, puisque l’avant-projet du texte fait l’objet de controverses.
L’un des principaux partis politiques au Mali, l’Adema a demandé, hier dimanche, au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, de suspendre l’avant-projet de Constitution en attendant d’obtenir un plus large consensus, avant de concevoir un autre document.
De l’avis de la formation politique, le texte dans sa version actuelle «comporte des risques de tension, voire de division profonde des Maliens».
Même son de cloche chez le Parena, le parti pour la renaissance nationale, qui avait déjà demandé l’abandon du projet. Ce parti rejette notamment la nouvelle formulation de l’article sur les conditions à remplir pour être candidat à l’élection présidentielle et une « stigmatisation inutile des Maliens expatriés et de leurs enfants ».
Les associations de la société civile et la classe politique voient en ce texte une volonté de la junte militaire de se maintenir au pouvoir. Une ambition que les autorités maliennes de la transition veulent faire passer beaucoup trop vite de l’avis de plusieurs observateurs. Tous demandent un texte plus consensuel qui fédère davantage les aspirations et les ambitions des Maliens.
L’avant-projet de nouvelle Constitution a été remis le mardi 11 octobre dernier au président de la transition, le colonel Assimi Goïta.
Le président de la Commission qui l’a rédigé, Fousseyni Samaké, en avait présenté les principales nouveautés sur l’ORTM, la télévision d’État, le même jour. Il comporte 195 articles contre 122 pour la Constitution actuelle, qui date de 1992.
Le colonel Assimi Goïta avait alors déclaré que l’objectif de cette nouvelle loi fondamentale est de « repartir sur de nouvelles bases » avec « l’espoir commun d’une démocratie rénovée et d’un État mieux organisé ».