Avec 134 voix sur 147 portées sur sa candidature, Moussa Timbiné a été élu au perchoir de l’Assemblée nationale du Mali. Son seul et unique adversaire, l’ex-premier ministre Moussa Mara n’a pas fait le poids devant le candidat unique du RPM (rassemblement pour le Mali) du président Ibrahim Boubacar Keita(IBK).
Le curieux est que ce dernier n’avait fait un choix public et qu’il y avait des craintes qu’une bataille fratricide n’ait lieu entre candidats du parti présidentiel. Il n’en sera rien car la maturité et la lucidité ont prévalu au sein du RPM. Le président sortant Isiaka Sidibé n’était pas candidat à sa propre succession et le questeur sortant Mamadou Diarrassouba ne s’est pas présenté, non plus.
En fin de compte, le RPM a eu un candidat de consensus, Moussa Timbiné, enseignant de profession, ancien président de l’association des élèves et étudiants du Mali(AEEM).
Il a 46 ans et fait partie de la nouvelle génération d’hommes politiques maliens.
Le défi sera immense pour ce nouveau président élu sur le fil,lors des législatives car il a été « repêché » par la cour constitutionnelle qui a « rectifié » les résultats du deuxième tour. C’est ainsi que le RPM qui avait 43 élus dans un premier décompte s’est retrouvé avec 51 députés.
Des contestations vives ont éclatées à la suite de la décision de la cour constitutionnelle et, jusqu’ici la tension n’est pas retombée à Bamako. La tâche du nouveau président sera d’autant plus difficile que de nombreux petits partis vont être représentés au Parlement, non qu’ils puissent bloquer son fonctionnement (le RPM a une majorité confortable avec ses alliés), et vont faire beaucoup de bruit.
Le Mali, confronté à une crise sécuritaire profonde et à un terrorisme jihadiste meurtrier a besoin d’une Assemblée nationale qui rassure et joue son rôle législatif avec efficacité. Un président d’Assemblée a une marge de manœuvre que seule sa capacité d’écoute et de nouer un dialogue fécond avec tous les députés, consolide.