Le chef intégriste Amadou Koufa serait mort, à l’issue d’une opération militaire conjointe entres les armées maliennes et françaises. L’opération constitue un « succès significatif de la lutte contre les groupes armés dans le centre du Mali », selon les autorités maliennes.
Amadou Koufa est qualifié de « prédicateur radical », apparu il y a trois ans dans le centre du Mali où lui sont attribuées plusieurs des violences qui, mêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait plusieurs centaines de morts depuis le début de l’année.
Le chef intégriste serait mort dans la forêt de Wagadou, dans le centre du Mali, a indiqué samedi à l’AFP le général Abdoulaye Cissé, précisant qu’il avait succombé à ses blessures. L’armée malienne avait auparavant indiqué avoir mené avec les soldats français de la force Barkhane « une opération coordonnée, dans le centre du Mali le 23 novembre 2018, sur une base abritant le commandement de la Katiba d’Ansar Dine du Macina » dirigée par Amadou Koufa.
Dans son propre communiqué, l’armée française avait annoncé au même moment avoir mené dans la nuit de jeudi à vendredi une opération dans le centre du Mali qui avait permis la « mise hors de combat » d’une « trentaine de terroristes ».
« La mort de Koufa, si elle est avérée, est assez significative. Koufa est en quelque sorte le porte-parole du GSIM dans le centre du Mali », a commenté à l’AFP Aurelien Tobie, chercheur à l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Il faisait référence à la principale alliance terroriste au Sahel, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.
« Il n’est pas un important chef militaire mais le GSIM a un message global et un message pour le Mali. S’il s’adresse au Mali, Koufa, originaire du centre du pays, pouvait avoir cette légitimité. C’était l’ancrage du GSIM dans la région », a ajouté le chercheur.
Selon l’AFP, les violences intercommunautaires se sont multipliées dans le centre du pays depuis l’apparition du groupe de Koufa. Ces violences opposaient notamment les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies Bambara et Dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Ces violences ont fait plus de 500 morts civils depuis le début de l’année, selon l’ONU.
Amadou Koufa était apparu aux côtés de l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef du GSIM, et l’Algérien Djamel Okacha dit Yahia Aboul Hammam, dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans une vidéo diffusée le 8 novembre. Amadou Koufa y invitait les musulmans en général à « faire le jihad », avant de s’adresser en particulier aux membres de l’ethnie peule. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France.