L’armée malienne a subi de nouvelles pertes, suite à deux attaques simultanées perpétrées dimanche 02 août 2020, dans la mi-journée, dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, à une centaine de kilomètres de la frontière mauritanienne. La double attaque a causé la mort de cinq soldats et fait autant de blessés. L’armée malienne a essuyé plusieurs revers dans cette partie du pays depuis le début de l’année.  Une situation tendue au Mali, alors que l’opposition appelle encore à « la désobéissance civile », dans la capitale Bamako.

Dans un tweet repris par l’AFP, l’armée malienne déclare qu’« entre Goma-Coura et Diabaly, une mission FAMA, [Forces armées maliennes], a été accrochée par des terroristes. Au même moment, le camp de Gomacoura a été attaqué à l’arme lourde », précisant qu’« au cours de cette attaque, les FAMA ont enregistré un bilan provisoire de cinq morts, cinq blessés et des véhicules détruits. Côté ennemi, aucun bilan n’est encore disponible. Un renfort y a été dépêché. Les fouilles sont toujours en cours ».

Selon un élu local de Diabaly, cité par la même source, « il y a quatre pick-up et un BRDM,[véhicule blindé], portés disparus », après cette embuscade des djihadistes.

La crise politique perdure, le M5-RFP campe sur ses positions

Pour rappel, au mois de juin dernier, au moins 24 soldats maliens avaient perdu la vie dans une autre embuscade attribuée aux djihadistes, dans la localité de Bouka Wéré, au Sud-est de Diabaly. Bien avant cela, le camp de Sokolo, dans le centre du Mali, avait été également la cible d’une attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, (GSIM), qui avait fait 20 morts, le 26 janvier dernier. 

Toutefois, un rapport de la Minusma, avait accusé en avril dernier l’armée malienne d’être impliquée dans la mort d’au moins cinquante personnes dans le cercle de Niono entre janvier et avril. 

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Un regain de violence qui survient au Mali, alors que le pays est toujours dans l’impasse depuis juin dernier, avec la crise socio-politique qui s’est installée, malgré la médiation de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, (Cédéao). 

Si un gouvernement restreint a été mis en place, avec quelques ministères régaliens, l’opposition, regroupée autour du Mouvement du 5 juin, (M5-RFP), refuse toujours de rejoindre un gouvernement d’Union nationale.  

D’ailleurs, Le M5-RFP, appelle à la reprise d’actions de  « désobéissance civile », dès ce lundi et continue de réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Mais ce dernier a réitéré son intention de rester à son poste, samedi dernier et mis en garde les manifestants. 

Il est conforté en cela par la Cédéao, pour qui, la démission du chef de l’Etat malien est la ligne rouge à ne pas franchir dans ce conflit.