9 mois de transition ont usé la patience des militaires putschistes maliens qui ont donc fait tomber leur masque de « brebis démocrates » pour laisser réapparaître leur vrai visage de loups excités par le sang du pouvoir.
Les jeunes colonels ont pris comme prétexte un crime de lèse-majesté-leur leader Assimi Goita, vice-président de la Transition n’a pas été informé des choix concernant les ministres chargés des postes de Défense et de Sécurité.
Alors ils ont protesté, disent-ils et n’ayant pas été entendus, ont « démis le Président Bah et le Premier ministre Ouane de leurs prérogatives ».
En clair, ils ont refait un autre coup d’Etat « dans le coup d’Etat » .
Donc, pour ainsi dire un « coup d’Etat à double détente, une sorte de première à la sauce malienne qui n’a pas été du goût de la Communauté internationale qui porte le Mali agressé par les terroristes, menacé par les conflits communautaires, touché par la Covid et toujours en proie à une pauvreté endémique, et qui retombe dans l’enfer des coups d’Etat qui ont déjà beaucoup nui au développement du pays.
On comprend donc la levée de boucliers avec l’UA, la MINUSMA, l’UE, l’ONU, la France, les USA, la grande Bretagne etc. qui amène tous les amis du Mali et tous les démocrates du monde entier à faire chorus. Pour exiger des militaires la libération du Président Bah et du Premier ministre Ouane et la poursuite de la transition jusqu’à son terme en février 2022.
Ainsi l’unanimité est faite contre les putschistes à visage découvert qui ont intérêt à obtempérer le plus rapidement possible avant de subir des sanctions dures qui vont les faire basculer sur la liste infamante des hors – la loi internationaux recherchés par la CPI.
Le seul compromis possible est une reculade en rangs serrés pour sauver ce qui peut encore l’être.
Jusqu’ici, Goita et ses colonels de camarades ont toujours su rétropédaler pour ne pas franchir la ligne rouge de putschistes qui osent défier le monde.
Ils avaient bien compris qu’ils n’avaient pas les moyens d’une telle fuite en avant dans un pays où ils ne contrôlent même pas une partie significative du territoire, où la MINUSMA et les forces françaises Barkhane disposent de moyens en armes et ressources humaines qui surpassent largement celles des FAMA (forces armées maliennes).
Le rapport des forces leur est défavorable et le soutien populaire n’est pas garanti du tout.
Car si la majorité des maliens ne voulait plus du régime IBK ; elle ne souhaite pas du tout vivre dans une dictature militaire. Une situation qu’elle a vécue pendant des années avec Moussa Traoré et quelques mois avec Amadou Sanogo.
Le coup d’Etat du général Amadou Toumani Touré ayant permis de rétablir la démocratie.
Goita et ses acolytes savent bien à quoi s’attendre dans un pays où les putschistes finissent toujours mal.
Surtout lorsque le putsch, en question, ne justifie pas en révélant, au grand jour, les appétits de pouvoir d’un quarteron de colonels en manque d’aventures et certainement dopés par leur volonté de s’enrichir.
En effet, la querelle des postes ministériels cache celle moins avouable de la mainmise sur des postes « juteux » comme le département de la Défense.
L’ambition pouvoiriste est l’ombre portée d’une volonté de s’en mettre plein les poches.
C’est pour quoi perdre le ministère de la Défense est inconcevable par Goita et sa clique.
Le pouvoir c’est le trésor pour des hommes en kaki jeunes, dont la fureur de vivre se conjugue en dépenses somptuaires présentes et futures.
Ils planifiaient déjà des retraites dorées au frais du contribuable malien.
Cette junte là est nocive et il est heureux qu’elle soit démasquée.
Elle va capituler car elle n’a pas les moyens de son coup de force.
La délégation de la CEDEAO qui est sur place est une bouée de sauvetage pour elle.
C’est maintenant qu’elle doit la saisir ou choisir l’impasse d’une fuite en avant qui finira, au mieux comme celle du capitaine Sanogo.