Mais de quoi a peur la junte au pouvoir au Mali jusqu’à refuser l’autopsie du corps de l’ex-Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga ?
La question se pose car, Goita et ses acolytes ,après avoir laissé la santé de leur « captif » se dégrader en prison-Maiga a perdu 20 kilos en quelques mois-et refuser de le laisser aller se faire soigner à l’étranger, ont empêché la famille du défunt de faire une autopsie du corps .
Les membres de la famille de Maiga ont parlé d’un « acharnement post -mortem »,à juste raison.
Mais, cet acharnement ne peut être le fait du hasard, comme il en est de même avec le refus de laisser l’illustre prisonnier quitter le Mali, pour raison médicale.
L’ex-président IBK avait été autorisé à se rendre à Abu Dhabi pour ses soins et, il était revenu au Mali où il a rejoint le Seigneur.
Pourquoi deux poids et deux mesures ?
Il y a assurément, une volonté de cacher les raisons véritables du décès de l’ex-Premier ministre.
La junte n’en est pas à son premier « blocage » dans ce domaine car le prétendu auteur d’une tentative d’assassinat contre Goita, dans une mosquée ,après son arrestation ,a été déclaré mort .Sans jamais que la lanterne des citoyens maliens ne soit éclairée sur les motifs, encore moins ,sur cette tentative d’assassinat qui reste donc un mystère.
La mort en détention de Maiga est une nouvelle affaire ténébreuse qui va défrayer la chronique au Mali où la junte est omnipotente.
Son comportement dictatorial explique sa volonté de s’arc-bouter au pouvoir ,pour éviter ,demain, de devoir répondre à des questions troublantes.
Plus ces cas de mort injustifiée, se multiplient, plus la junte va se radicaliser pour ne pas rendre compte et encore moins accepter la transparence.
Le Mali entre ainsi, lentement et surement dans une ère de terreur.
Le sort réservé à Maiga éclaire d’un nouveau jour la « transition » en cours à Bamako.
Les citoyens maliens, attachés à leur liberté, doivent se mobiliser et exiger la fin de la dictature.
Combien de morts dont les « dossiers médicaux » sont interdits d’accès et les autopsies empêchées, faudra-t-il encore attendre avant de sonner la révolte ?
Il y a urgence à agir pour éviter des meurtres sur commande ,par emprisonnement arbitraire et refus de soins .
Cette nouvelle méthode pour éliminer des opposants ne peut prospérer dans un pays comme le Mali qui a toujours combattu et vaincu les autocrates .
Goita et ses complices peuvent créer les conditions qui rendent impossible une autopsie, certes, mais ne pourront pas « mettre en prison la vérité des faits », ad vitam aeternam.