Les militaires maliens ont renversé le régime d’IBK après une grande pression populaire

 

Appliquer la loi, c’est aujourd’hui la seule exigence des différents acteurs politiques et civils au Mali. Pays désormais sous le contrôle de l’armée qui a fait le choix de défier tous les accords établis en interne comme à l’international. Devant la main mise de la junte sur toutes les institutions stratégiques du pays, plusieurs voix s’élèvent pour dire non à la dictature.

L’association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP) et la référence syndicale des magistrats (refsyma) se sont jointes à la longue liste des organisations refusant l’ingérence des hommes en vert kaki dans la politique, et pire dans la justice.

Dans une déclaration rendu publique suite à l’auto saisine « sans base légale » de la Cour Suprême d’affaires relevant de par la Constitution et la Loi en vigueur, de la connaissance exclusive de la Haute Cour de Justice, le président de l’AMPP, Cheikh Mohamed Charif Kone a assuré qu’aucune considération politique, ou un quelconque argument tiré d’une jurisprudence anachronique d’ailleurs imaginaire, ne saurait justifier une violation aussi grave des règles procédurales établies en la matière, par la plus haute institution judiciaire du pays.

Réaffirmant d’une part leur engagement au principe de l’indépendance du pouvoir Judiciaire et d’autre part que la suprématie de la Cour Suprême n’a de sens que si elle incarne les valeurs de cette indépendance à travers des décisions responsables conformes à la Constitution et aux lois de la République, les militants des deux associations ont insisté sur l’irrégulière de cette auto saisine par la Cour Suprême non prévue par aucune disposition de la charte de Transition, pour connaitre des dossiers sus spécifiés, est contraire à la Constitution et aux lois de la République en ce qu’elle, viole la loi portant Organisation Judiciaire, tout en desservant la Justice, l’Etat de droit et la Démocratie

En plein dérive autoritaire, les nouveaux gouverneurs de Bamako se sont pris à certains hommes politiques. La dernière de leur victime est l’ancien premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qui a été mis ce jeudi sous mandat de dépôt par la Cour suprême du Mali dans une affaire d’atteinte aux biens publics. Cette même cour suprême qui est devenu un organe instrumentalisé, pour fausser les règles du jeu démocratique, en prévision des prochaines compétitions électorales, notamment la présidentielle, a affirmé l’AMPP dans sa déclaration.

Devant les pressions, les militaires ont cédé un peu de terrain. En effet, l’ex-président de la Transition Bah N’Daw et l’ex-Premier ministre Moctar Ouane ne sont plus en résidence surveillée. C’est un communiqué du Comité de local de suivi de la Transition composé des représentants au Mali de la Cédéao, de l’Union africaine et de la mission des Nations unies dans le pays qui a fait l’annonce ce vendredi.

À rappeler qu’une visite du médiateur de la Cédéao pour le Mali, Goodluck Jonathan, est prévue la semaine prochaine. Une visite qui devra permettre de faire le point sur l’état d’avancement du processus de transition bien parti au début, mais qui a buté sur l’avidité de militaires assoiffés de pouvoir.