Rebondissement spectaculaire au Mali : la Cour constitutionnelle coupe l’herbe sous les pieds de la Communauté internationale et valide le deuxième coup d’Etat en déclarant le colonel Assimi Goita, « président de la transition ».
Comment va réagir la CEDEAO maintenant ?
L’onction de la Cour constitutionnelle vaut-elle légalisation d’un putsch ?
Pourquoi et dans quelles conditions cette « validation » a-t-elle eu lieu ?
En ce qui concerne les « démissions » déclarées par la Junte des Président et Premier ministre de la transition, l’évident est qu’il s’est agi d’un coup de force.
Les signatures ayant été obtenues par la contrainte physique et psychologique exercée sur des détenus isolés et intimidés.
L’expérience a été suffisamment traumatisante que les deux ex -têtes de file civils de la transition sont restés aphones depuis leur libération.
Quelle pression a été exercée sur les membres de la Cour constitutionnelle ?
Cette institution n’a jamais brillé par son indépendance et son courage. Elle est à l’origine de la crise politique qui a emporté le régime IBK, pour avoir « validé » le truquage électoral des législatives ; ce qui a fini par mettre le feu aux poudres et entrainé une réaction en chaîne qui a abouti à un premier coup d’Etat.
Voilà que la Cour constitutionnelle se vend à un autre homme fort du moment pour le proclamer « président de la transition ».
Que vaut la légitimation par une institution aussi décriée ?
La CEDEAO et la Communauté internationale, dans son ensemble, va-t-elle accepter ce nouveau coup fourré de Goita qui démontre à quel point il est déterminé pour arriver à ses fins.
La corruption généralisée dans le pays et les rivalités politiciennes cousue de fil d’or, sont très favorable aux manipulateurs détenteurs de cash ou de pouvoir de nomination.
Il est dans l’intérêt bien compris du Mali que la Communauté internationale rejette cette déclaration de la Cour constitutionnelle, et dans la foulée, exiger sa dissolution.
Sinon, demain, elle va prolonger le mandat de Goita et pourrait continuer à jouer ce cinéma, en déclinant, autant de fois que nécessaire, des suites.
Goita joue au plus malin ; il faut lui barrer la route pour éviter l’enracinement de la dictature.