Au sortir du simulacre de « concertations/assises nationales » ,largement boycottées par les partis politiques importants et, vécues dans l’indifférence par l’immense majorité des populations ,la junte est finalement sortie du bois pour proposer une « transition prolongée de 6 mois à 5 ans ».
Cette manœuvre grossière, était la seule raison d’être de cette « pièce de théâtre de mauvais goût ».
Lorsqu’on signe avec les mercenaires de Wagner, qu’on engage le pays dans des contrats à durée indéterminée , qu’on agisse en fait, comme si on avait une légitimité populaire, alors on tombe le masque.
Et le vrai visage de ces colonels assoiffés de pouvoir et totalement incompétents, apparaît et fait prendre la mesure du danger que court le Mali et avec lui, tous les Etats de la sous-région Ouest-africaine.
C’est pourquoi ,la CEDEAO tient sommet le 9 janvier pour faire face à cette menace que font peser les colonels maliens sur la zone.
D’ores et déjà ,le médiateur Goodluck Jonathan est sur place à Bamako pour discuter avec les putschistes.
Il vient de déclarer à la presse que le délai de « 5 ans » ,finalement fixé par Goita ,est inacceptable pour la CEDEAO.
Mais ,ne risque-t-il pas de tomber dans le piège tendu par les « petits colonels », qui ont avancé le quinquennat ,pour essayer d’obtenir beaucoup moins, comme un ou deux ans ?
Ce qui serait de trop ,car, cette durée leur permettrait de retourner l’opinion ,par des mesures populistes et d’user et d’abuser des finances publiques.
Wagner aurait ainsi l’occasion de creuser son trou et de faire beaucoup de dégâts qui pourraient devenir irréparables.
Si la CEDEAO vacille et revient sur ses positions de fermeté, alors tout serait perdu pour le Mali et pour la sous-région ,déjà infestée par les terroristes .
L’urgence est d’engager l’épreuve de force contre ces militaires et les obliger à lâcher le pouvoir.
Ils n’ont pas les moyens de résister à la CEDEAO ,à l’ONU et à tous les autres partenaires du Mali.
Une transition à rallonge risque d’être un puits sans fin ,un filon politique et pécuniaire qu’ils vont continuer à exploiter ,face à une CEDEAO qui aura montré ses propres faiblesses.
Ce qui va se jouer le 9 janvier à Accra n’est plus, ni moins, que la crédibilité de la CEDEAO.
Elle avait fait plier le dictateur Yaya Jammeh et doit en faire de même avec Goita, auteur d’un double coup d’Etat qui s’est déjà autoamnistié.
En vérité la CEDEAO est en position de force, avec le soutien de toute la communauté internationale.
Elle ne doit ni tergiverser ,ni chercher un compromis boiteux.
Ces colonels ont suffisamment démontré leur duplicité et leur volonté de s’accrocher au pouvoir.
Les différentes missions qu’ils ont envoyées dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, sont des leurres.
Il faut les mettre au pied du mur.