Les chefs d’Etat membres de la CEDEAO se sont retrouvés en visioconférence ce jour pour réagir par rapport aux derniers actes posé par les militaires du comité national pour le salut du peuple(CNSP). Ces derniers ont libéré l’ancien président IBK, comme le souhaitait la CEDEAO, mais proposeraient une « transition de 3 ans ».
La CEDEAO rejette un tel délai et exige que la transition soit dirigée par un « civil » pendant une durée maximale d’un an. Cette position de l’organisation sous -régionale constitue un point de blocage, pour le moment.
En effet, les militaires avancent des arguments solides pour soutenir que, dans l’état actuel de leur pays, l’organisation d’élections générales législatives et présidentielles, dans un délai d’un an, est une gageure.
Et c’est pourquoi ils avaient proposé une durée de trois ans pour transférer le pouvoir aux civils. Dans la dynamique des discussions en cours ce qui sépare la CEDEAO des militaires est loin d’être un fossé infranchissable.
Il suffirait de « couper la poire en deux » et la durée de 18 mois de transition pourrait faire consensus. AC tient de source très fiable qu’on s’achemine vers un tel accord sur cette question fondamentale.
Resterait celle du choix du leadership de la transition que la CEDEAO souhaiterait confier à un civil : « une personnalité reconnue pour sa probité intellectuelle et morale ». Ce point de blocage est dorénavant le dernier casse-tête à résoudre.
A l’évidence, avec de la bonne volonté, en mettant en avant les intérêts supérieurs du peuple malien, les protagonistes devraient trouver un compromis dynamique qui sauve l’essentiel :la paix.
Pour, dans un avenir proche tourner pacifiquement la page de ce coup d’état qui, jusqu’ici, n’a occasionné aucune dérive sanglante.
C’est à mettre au crédit des soldats mutins qui ont gardé leur sang froid et ont refusé d’accepter des propositions indécentes de la part d’opportunistes en tous genres.
Ils ont certainement compris que leur pays, dans la situation dans laquelle il se débat n’a pas besoin de querelles fratricides supplémentaires.
La CEDEAO a certes des principes à défendre pour réaffirmer que les « coups d’état sont révolus », à juste raison ! Mais elle a su, jusqu’ici agir avec rigueur et flexibilité, tout à la fois. Cette bonne attitude doit continuer et va permettre d’aboutir à un consensus salvateur.
La décision d’assouplir les sanctions au fur et à mesure que les militaires font des pas dans la bonne direction pour se conformer aux injonctions formulées, est aussi un signe de bonne volonté qui renforce le dialogue en cours.
A la suite donc de la visioconférence du jour, il y a bien des raisons d’être optimiste que militaires et CEDEAO vont bientôt fumer le calumet de la paix.