Le président français en visite au Mali (Archives)

Un commentateur français a bien résumé la situation : « la France, en guerre au Mali contre les jihadistes, ne peut ni gagner, ni se retirer ». Paris est donc dans une impasse dans tout le Sahel où ses alliés du Mali, du Niger, du Burkina et du Tchad sont confrontés à des criminels, sans foi ni loi, qui assassinent femmes et enfants et s’évanouissent dans l’océan du désert. La force Barkhane forte de 5100 hommes, avec du matériel militaire de pointe, réussit, certes, à infliger des coups terribles aux terroristes. Mais n’a pas les moyens suffisants pour les éradiquer.

Depuis 2013 que cette guerre a commencé, nul n’en voit le bout.. C’est cette situation qui fait débat et qui mérite l’attention des nouvelles autorités maliennes. Ces dernières, récemment, avaient, par la voix du premier ministre Moctar Ouane, annoncé leur volonté de nouer le dialogue avec les terroristes. Paris, par l’intermédiaire du ministre Jean Ives le Drian avait dit niet, avec peu de tact diplomatique, si on peut dire.

Pourtant, le président évincé, IBK avait aussi tendu la main aux jihadistes. En réalité les contacts avec les terroristes n’ont jamais cessé, comme les libérations des otages Sophie Petronin et Soumaila Cissé, en contrepartie de l’élargissement de plus de 200 terroristes, en octobre dernier, le prouvent. Des rançons ont certainement été payées, mais par qui  L’armée algérienne vient de révéler qu’elle a mis la main sur une partie de sommes versées pour la libération d’otages au Sahel sans ajouter d’autres précisions.

Évidemment l’immense ballet funeste, en clair-obscur, qui se joue au Sahel, dépasse la France et ses alliés d’Afrique sub-saharienne. Il y a des enjeux géopolitiques mondiaux et c’est ce qui devrait pousser l’Europe et, l’Occident an général, à appuyer, plus sérieusement, les efforts de la France. Mais, les égoïsmes nationaux, le racisme, les calculs sordides des financiers du terrorisme etc… favorisent un enlisement terrifiant. Les populations civiles africaines sont les plus grandes victimes de cette tragédie.

La France ne peut continuer son engagement, tête baissée sans solliciter, encore davantage ses alliés de l’UE et de l’OTAN, mais aussi africains. La structure du « G5 Sahel » n’est pas efficace. Des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal doivent l’intégrer, et d’autres encore Une action robuste de formation des soldats maliens, nigériens et burkinabés est un impératif. Des dotations en armes, aussi.

Les terroristes sont bien équipés et disposent d’armements sophistiqués qui font beaucoup de dégâts. Il ne sert à rien de minimiser les attaques terroristes qui ont déjà causé la mort de 47 soldats français depuis 2013 et des centaines de soldats maliens, tchadiens, nigériens et burkinabe. Cette guerre des sables ne peut pas être sans fin. Elle exige un engagement aussi important qu’en Afghanistan, au Darfour, en Irak et autres localités où la communauté internationale s’investit massivement. Le Sahel est comme le parent pauvre de l’engagement international et, la France y est en « mission impossible ». Elle ne peut ni gagner, ni se retirer. Ce n’est pas tenable !