L’ONU vient de proposer une médiation entre les camps rivaux en Libye pour faciliter la tenue d’élections, dont le report en décembre a aggravé les divisions dans le pays, désormais doté de deux gouvernements concurrents.
Pour essayer de rapprocher les parties, l’Américaine Stephanie Williams, Conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU en Libye, a proposé la mise en place d’un comité réunissant des représentants de deux instances rivales : la Chambre des représentants qui siège à Tobrouk (Est) et le Haut Conseil d’Etat basé dans la capitale Tripoli (Ouest) et qui fait office de Sénat.
Stephanie Williams a proposé que le comité se réunisse à partir du 15 mars pour se pencher « pendant 14 jours » sur ce cadre constitutionnel. Le président du Haut Conseil d’Etat, Khaled el-Mechri, a salué cette offre de médiation.
Un nouveau gouvernement approuvé par le Parlement et dirigé par Fathi Bachagha est en concurrence avec le cabinet issu des accords politiques parrainés par l’ONU, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir, dans un pays miné par les luttes de pouvoir depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi lors d’une révolte populaire en 2011.
« Nous encourageons toutes les parties prenantes libyennes, y compris la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’Etat, à coopérer pleinement à ces efforts et aux prochaines étapes de la transition, comme le propose l’ONU », ont dit les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne dans un communiqué commun.
La Libye n’a plus de Constitution après sa suppression par Kadhafi à son arrivée au pouvoir en 1969. Depuis 2011, le pays est régi par une « déclaration constitutionnelle » en attendant l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale.
Pour rappel, Bachagha et une partie de son équipe gouvernementale ont prêté serment jeudi devant le Parlement à Tobrouk. Il a accusé son rival d’avoir tenté d’entraver la cérémonie de prestation de serment en suspendant le trafic aérien depuis Tripoli pour empêcher des membres du nouveau gouvernement de se rendre à Tobrouk et en faisant détenir trois d’entre eux par un groupe armé loyal. Deux de ces trois ministres ont été relâchés, ont indiqué vendredi des médias libyens.