La Libye post-Kadhafi est toujours en proie aux démons de la division. Le gouvernement dirigé par Fayez el-Sarraj formé après moult tractations au Maroc, avec la bénédiction de la communauté internationale, n’arrive pas à faire l’unanimité.
Loin s’en faut car le Parlement de Tobrouk ne lui a pas encore voté sa confiance. En outre, diverses factions armées opèrent dans le pays en dehors de son autorité.
Cette situation explique, au moins en partie, l’enlisement de la lutte contre les terroristes de l’Etat islamique acculés à Syrte et qui continuent d’opposer une résistance désespérée.
Si l’unité de l’armée nationale libyenne était réalisée, il serait plus facile de porter l’estocade aux islamistes aux abois.
Mais le général Khalifa Haftar,chef de l’armée de l’Est – qui est aux avant-postes dans les combats de Syrte – refuse d’obeir au gouvernement de Fayez el-Sarraj. Il agit de manière autonome et prend même des initiatives dans le domaine de la coopération internationale en se rendant à Moscou avec plusieurs de ses généraux pour chercher des armes.
Avec les milices qui sont en activité dans d’autres régions du pays, la Libye est plus divisée que jamais. Malgré les efforts fournis par les Occidentaux pour favoriser l’émergence du gouvernement d’union nationale, la réunification reste encore un objectif hors de portée.
A moins que les forces fidèles au premier ministre ne puissent s’imposer militairement à toutes les autres sur le terrain.
L’immensité du territoire, les frontières multiples et incontôlables et surtout la prolifération des armes provenant de l’asenal de Kadhafi rendent la tâche ardue voire impossible.
L’urgence est de se débarasser des islamistes et ce combat devrait être fédérateur pour tous les citoyens libyens. La dynamique de la victoire pourrait renforcer la réconciliation nationale, chemin obligé pour la reconstruction du pays.
Fayez el-Sarraj a raison d’appeler à l’unité mais les paroles seules ne suffiront pas. Comme le seul soutien des Occidentaux ne sera pas non plus suffisant.
L’ensemble des membres du Conseil de sécurité de l’ONU devra apporter sa caution et son aide avec la coopération active des pays de la région.