Le président Erdogan recevant à Istanbul le dirigeant libyen Fayez al-Sarraj.

 

 Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a effectué mercredi une visite surprise à Tripoli, siège du gouvernement d’union (GNA), dont Ankara est le principal allié dans le conflit entre pouvoirs rivaux libyens.

Il s’agit de la plus importante délégation turque à se rendre sur place depuis l’offensive lancée en avril 2019 par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, pour tenter de prendre Tripoli.

Cette tentative a récemment échoué, le GNA, à la faveur d’un soutien militaire turc accru, parvenant même à chasser les pro-Haftar de tout le nord-ouest du pays. Arrivé à la mi-journée,  Cavusoglu était accompagné du ministre des Finances, Berat Albayrak, et du chef des Services de renseignement, Hakan Fidan, selon l’AFP.

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Ces responsables turcs se sont entretenus avec le chef du gouvernement d’union Fayez al-Sarraj des « derniers développements de la crise” en Libye et des “efforts internationaux pour la résoudre », a indiqué le GNA dans un communiqué.

Selon la même source, il a notamment été question du « suivi de la mise en oeuvre du mémorandum d’accord militaire et de sécurité » signé en novembre 2019 entre Tripoli et Ankara.

C’est en vertu de cet accord controversé qu’Ankara a renforcé son appui armé au GNA, faisant pencher la balance en faveur de ce gouvernement reconnu par l’ONU au détriment du camp du maréchal Haftar, soutenu par la Russie, l’Egypte et les Emirats arabes unis.

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Si la Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la bataille de Tripoli a vu une implication croissante de puissances étrangères. Les dernières semaines ont ainsi été marquées par des tensions entre la Turquie et la France, accusée malgré ses dénégations d’avoir misé sur le maréchal Haftar jusqu’à ses récents revers militaires.

A Tripoli, la visite du chef de la diplomatie turque a aussi été l’occasion d’évoquer « le retour des entreprises turques » dans le pays, d’après le GNA. Avant 2011, les entreprises turques du BTP avaient conquis de larges parts du marché libyen, mais les projets avaient été abandonnés avec le renversement de Kadhafi.