L’ultimatum de la Cédéao fixé à la Guinée pour la publication d’un chronogramme clair de la transition a expiré depuis hier lundi, 25 avril 2022. Toutefois, la junte au pouvoir n’a toujours pas annoncé de calendrier pour un retour à l’ordre constitutionnel, même si quelques actes ont été posés dernièrement par le CNRD, allant dans le sens de se conformer à quelques exigences de la Cédéao.

Alors que la Cédéao demandait une transition de 6 mois après le coup d’Etat du 5 septembre dernier, qui a renversé Alpha Condé, les militaires traînent toujours les pieds pour publier un chronogramme de la transition. La junte au pouvoir est restée de marbre face à l’ultimatum de l’institution ouest-africaine de publier un calendrier de la transition, qui a expiré hier lundi.

« Le gouvernement guinéen n’agit pas sous des contraintes ou sous le diktat de qui que ce soit », avait déclaré le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.

Toutefois, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a posé plusieurs actes dernièrement allant dans le sens de se conformer à certaines exigences de l’organisation sous-régionale. Le dernier en date est la libération de l’ancien président Alpha Condé, jusque-là maintenu en résidence surveillée au domicile de son épouse.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale, vendredi dernier, la junte a annoncé que l’ex chef d’Etat est désormais libre de ses mouvements. Il peut recevoir, rencontrer sa famille politique et s’exprimer librement.

Avant cela, les militaires avait mis en place un « cadre de concertation inclusif » , dans le but d’instaurer un dialogue avec la classe politique. Le ministre de l’Administration du territoire a d’ailleurs demandé, la semaine dernière, à chaque coalition de parti de faire des propositions de chronogramme.

Mais ce cadre n’a toujours pas démarré le travail de fond et aucune décision n’a été prise, jusque-là. Aucune date n’a été, non plus, avancée pour un retour à l’ordre constitutionnel alors que l’ultimatum de la Cédéao vient d’expirer.

Pour l’heure, la Cédéao ne s’est pas encore prononcée sur cette situation en Guinée, même si l’on indique qu’elle serait prête à poursuivre les discussions dans les prochains jours.

Quoi qu’il en soit, les menaces de sanctions économiques et financières restent toujours de mise. Une source de l’organisation sous-régionale qui s’est confiée à RFI, a d’ailleurs rappelé qu’elles sont automatiques en cas d’engagements non tenus.