La junte veut avoir son mot à dire dans l’exploitation de l’immense gisement de fer de Simandou dans le Sud-est. Et à long terme, faire entendre sa voix sur le prix du fer ou de la bauxite sur les marchés.
Le chef de la junte au pouvoir, le colonel Mamady Doumbouya, avait ordonné récemment la cessation de toute activité à Simandou, un des plus vastes gisements de fer au monde. L’exploitation est entravée depuis des années par les litiges sur les droits miniers, les soupçons de corruption et l’ampleur des investissements à réaliser dans une région enclavée et un pays cruellement dépourvu d’infrastructures.
Les blocs 3 et 4 de Simandou sont détenus par l’anglo-australien Rio Tinto, le chinois Chinalco et, dans une moindre mesure, l’Etat guinéen. Ils en sont à la phase exploratoire.
Les blocs 1 et 2 ont été attribués en 2019 à la Société minière de Boké (SMB), consortium formé par l’armateur singapourien Winning Shipping, le producteur chinois d’aluminium Shandong Weiqiao, le groupe Yantaï Port, ainsi que la société guinéenne de transport et logistique United Mining Supply, selon l’AFP.
Les militaires arrivés au pouvoir par la force en 2021 s’étaient empressés de tranquilliser les partenaires étrangers en assurant que les accords passés seraient respectés.
Le chef du gouvernement installé par les militaires, Mohamed Béavogui, a déclaré samedi soir sur la télévision nationale qu’en arrêtant les activités à Simandou, il s’agissait seulement de faire une « petite pause » et qu’il n’était pas question de renégocier les accords.
« Ce n’est pas une renégociation, c’est juste une réorganisation de la façon de travailler », a-t-il souligné. « La Guinée ne veut pas revoir les contrats, ni les conventions, la Guinée souhaite un co-développement réel de ce projet ». « Il s’agit du plus grand projet minier des 30 prochaines années dans le monde, ce projet ne peut pas se faire sans la Guinée », a-t-il rappelé.