C’est par un décret en date du mercredi 6 avril que le nouveau « Cadre de concertation inclusif », a été instauré. Sans doute une réponse au mécontentement de la classe politique guinéenne, qui a déploré dernièrement l’absence d’un cadre de dialogue pour mieux gérer les affaires publiques, notamment l’épineuse question de la transition. Toutefois, la nouvelle structure ainsi mise en place ne semble pas faire l’unanimité.
Créé pour répondre à la demande de la classe politique d’instaurer un cadre de dialogue, en particulier pour amener plus de transparence dans la gestion de la transition, le nouveau « Cadre de concertation inclusif » est sous la tutelle du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
Selon les autorités, la nouvelle structure regroupe « l’ensemble des forces vives de la nation ». Elle est composée de 20 représentants de partis politiques, 3 membres du gouvernement, 5 personnalités de la société civile, 3 syndicalistes et 2 représentants de la presse.
Tous les membres de ce « Cadre de concertation inclusif » sont nommés par le ministère de l’Administration du territoire, souligne le décret, précisant qu’il se réunit une fois par mois.
Mais le nouvel organe ne semble pas être en adéquation avec la vision des partis politiques, qui, en réclamant un cadre de dialogue, voulaient une structure qui devait regrouper exclusivement les membres du CNRD et la classe politique. C’est d’ailleurs ce que les représentants des partis avaient exprimé lors des discussions initiées avec la junte, le mois dernier.
Certains observateurs se demandent également quel rôle va jouer la Cédéao dans la nouvelle structure, alors que les partis politiques ont récemment demandé la désignation d’un Médiateur international indépendant, sous l’égide de l’organisation sous-régionale. La Cédéao avait d’ailleurs manifesté sa volonté de désigner un facilitateur neutre pour décrisper la tension en Guinée depuis le coup d’Etat du 5 septembre dernier.
La mission du nouveau « Cadre de concertation inclusif » est-elle ainsi déjà vouée à l’échec ? Certains leaders politiques guinéens n’y voient, en tout cas, qu’un clone du CNT.