Violences en Guinée (archives)

A deux semaines de l’élection  Présidentielle du 18 octobre prochain, la tension monte en Guinée où la campagne électorale se déroule sur fond de méfiance et de violence. Dimanche 4 octobre, des affrontements ont eu lieu autour du siège du parti de l’Union des Forces démocratique de Guinée, (UFDG), la formation du chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, à Kankan en Haute-Guinée. Des heurts qui ont opposé militants de l’opposition et sympathisants du parti au pouvoir.

C’était en fin de matinée, dimanche dernier, une centaine de sympathisants de l’UFDG est rassemblée dans le quartier Heremakono pour nettoyer une maison qui devait abriter le siège du parti.

Ces gens sont très vite encerclés par d’autres personnes. Des pierres sont lancées ; au moins 30 motos du parti de Cellou Dalein Diallo sont saccagées et des maisons environnantes sont pillées, rapporte RFI, citant un cadre de l’UFDG, qui déplore au moins 11 militants blessés. 

La violence gagne ainsi du terrain dans une campagne électorale guinéenne, pas vraiment animée, à cause d’une peur généralisée qui semble s’être installée.

« Nous n’avons pas pu faire un seul meeting » !

C’est d’ailleurs ce que déplore le Secrétaire permanent de l’UFDG à Kankan. « Nous n’avons pas pu faire un seul meeting depuis le début de la campagne à cause des actes d’intimidation dont nous sommes victimes », indique, en effet, Abdourahmane Diallo.

Toutefois, du côté du RPG, le parti au pouvoir, on conteste ces faits. Les responsables du parti présidentiel disent n’être absolument pas au courant de ces affrontements de dimanche dernier. « Notre consigne à nos militants est d’observer le calme», indique, à cet effet, le Coordonnateur du RPG à Kankan, Mamby Camara.

 Mais pour un membre local du Front national de défense de la constitution, (FNDC), « il n’y a rien de rassurant » et « ces heurts témoignent d’une campagne tendue, marquée par des discours haineux et qui alimentent un climat de peur ».

Alpha Condé qui brigue un troisième mandat contesté par l’opposition est accusé de tenir un discours ethniciste et guerrier à ses partisans. « Pour cette élection, c’est comme si nous allions en guerre », avait-il, en effet, lancé à ses militants lors de son premier discours de campagne, mettant en garde ses sympathisants, majoritairement malinkés, de voter pour le candidat de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, un parti dont les militants sont, pour la plupart, peuls.

Samedi dernier, il avait, toutefois, appelé ses partisans au calme, après avoir donné des assurances à la Mission conjointe composée de représentants de l’ONU, de l’UA et de la Cédéao, qui était à Conakry lundi dernier, d’organiser des élections calmes et apaisées.