Deux autres personnes sont décédées en Guinée de la maladie d’Ebola, portant le nombre total de morts à cinq. Douze cas suspects ont été confirmés, alors que 125 contacts ont été identifiés par les autorités, 10 parmi eux se trouvant à Conakry. Le gouvernement guinéen a annoncé, hier lundi, une série de mesures pour sécuriser la région forestière, dans le Sud du pays où le virus a refait surface, près de cinq ans après la fin de l’épidémie qui avait causé plus de 11 000 morts en Afrique de l’Ouest.
C’est à la Télévision nationale que le communiqué du gouvernement énumérant les mesures de la riposte en vigueur à Gouecké et Nzérékoré, a été lu, pendant le journal du soir. Désormais, les marchés, les rassemblements, les cérémonies religieuses, sont interdits dans cette partie Sud du pays, épicentre de l’épidémie d’Ebola qui sévit de nouveau en Guinée. Les enterrements seront sécurisés dorénavant et des barrages et contrôles sanitaires seront mises en place, en même temps que la distribution de denrées aux populations sera organisée.
La riposte consistera également à enquêter pour retracer la chaîne de contamination et retrouver les cas contacts de Gouecké à Conakry, mais également de vacciner les populations. Le représentant de l’OMS en Guinée, le docteur Georges Alfred Ki-Zerbo a d’ailleurs confié à RFI, hier, que l’organisation a procédé à la commande de nouvelles doses de vaccins, les stocks se trouvant à Conakry étant périmés.
Des Contacts toujours pas identifiés
L’autre objectif est d’empêcher la propagation de l’épidémie hors des frontières guinéennes, même si des pays frontaliers comme le Liberia et la Sierra Leone ont déjà relevé leur niveau d’alerte.
Hier, le Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana s’est voulu rassurant, publiant sur son compte Twitter, « pas de panique, respectons les consignes sanitaires. Ebola sera de nouveau vaincu ».
Le directeur de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), le dr Sakoba Keïta, s’est également montré rassurant, évoquant notamment l’expérience de la première épidémie, la réactivation rapide des Commissions et des Centres de traitement et l’existence de deux vaccins expérimentaux.
Toutefois, des inquiétudes demeurent. D’abord parce que le premier cas n’est toujours pas formellement identifié. Les autorités redoutent, en effet, que l’infirmière de Gouécké, le premier cas détecté, ait été contaminée par un autre patient avant de transmettre elle-même le virus à six membres de sa famille lors de son enterrement le 28 janvier dernier dont trois sont décédés et deux autres isolés à Nzérékoré. Ce qui veut dire que des contacts restent toujours à identifier. C’est en fin janvier dernier qu’Ebola a refait surface en Guinée, dans le Sud du pays.