Des affrontements interethniques ont éclaté, samedi 26 décembre 2020, dans la matinée, dans la ville de Macenta, située au Sud de la Guinée, faisant au moins 9 morts et 25 blessés, ont rapporté plusieurs médias guinéens. Un conflit intercommunautaire serait la cause de ce drame.
Selon Abdoulaye Babady Camara, le procureur de la République, près le tribunal de Première instance de Macenta, c’est la construction d’un nouveau siège pour le patriarche des Tomas qui est à l’origine de ces violences.
« C’est le ministre Oyé Guilavogui qui a construit un siège pour le patriarche des Tomas. Ce bâtiment devait être inauguré demain, dimanche. Mais, certains jeunes Manias s’opposent à cela en disant que les Tomas se réclament propriétaires de la ville alors que ce sont eux, les Manias, qui sont les propriétaires légitimes de la ville de Macenta. Et il se trouve que là où ce siège est construit, il faut traverser le quartier Mohamed V, qui est habité par les Manias, pour aller là-bas. Ils ont érigé donc des barricades dans ce quartier pour empêcher les Tomas d’accéder au siège de leur patriarche. Cela dans le but d’empêcher que l’événement (l’inauguration du siège) ait lieu demain. Et cela n’a pas été du goût de l’autre camp. C’est ce qui est à l’origine de ces affrontements entre les deux communautés », a, en effet, expliqué le magistrat, cité par Guinéematin.
Ce qu’a confirmé le maire de la commune de Macenta, Genego Guilavogui. « Ces affrontements que connaît Macenta aujourd’hui s’expliquent tout simplement par une question de paternité de la ville. Les deux ethnies qui y vivent, à savoir les Tomas et les Manias réclament chacune, être la fondatrice de la ville. C’est cette mésentente qui a poussé les deux camps à s’attaquer », a-t-il dit.
Le directeur de l’hôpital préfectoral, Dr Kaba Condé, cité par guinéenews, précise : « hier, c’est aux environs de 23 heures que nous avons évacué 5 corps à N’Zérekoré. Parmi lesquels, un enseignant. Les autres n’ont pas pu être identifiés, à cause des coups reçus. A ceux-ci s’ajoutent 25 autres personnes blessées dont la prise en charge a été faite par nos différents services ».
Des renforts des services de sécurité venant de la région de N’Zérékoré ont été déployés sur les lieux pour prêter main forte aux agents de la ville de Macenta. La ville était complètement déserte, dimanche, tous les habitants étaient restés cloitrés chez eux, selon les mêmes sources.
Les violences intercommunautaires sont récurrentes dans la région de N’Zérékoré, de laquelle relève la préfecture de Macenta.