Le chef des forces spéciales de l’armée guinéenne, le Colonel Mamady Doumbia a fait arrêter le président Alpha Condé ce matin, dans son palais.
Il a affirmé, dans une déclaration aux médias, qu’il était détenu dans un lieu sûr, qu’il se portait bien et avait déjà été consulté par un médecin.
Pour justifier son coup de force, Doumbia a cité la gabegie, la corruption, la pauvreté, l’autoritarisme, entre autres, qui constituent « le mal guinéen » dont il faut guérir le pays.
Il a précisé que ses hommes et les militaires en général, ne voulaient pas s’éterniser au pouvoir et allaient mettre sur pied, un Comité national de rassemblement pour le développement et la démocratie (CNRD). De manière inclusive.
Leur volonté est de réécrire la Constitution, après avoir décidé de dissoudre toutes les Institutions.
Il a affirmé contrôler l’ensemble du territoire, avec le soutien des autres chefs militaires commandant les différents corps.
Toutefois, jusqu’ici, ces derniers ne se sont pas exprimés en public.
Même si, un communiqué du ministère de la Défense avait été publié, au début du coup de force, pour faire état d’une « tentative de coup d’Etat repoussée ».
Depuis lors, c’est silence radio, aussi bien dans les casernes qu’au niveau des membres du gouvernement et des chefs de l’opposition.
Le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a seulement démenti, sur TWITTER « être arrêté, ou recherché ».
Les observateurs ont constaté des vagues populaires favorables aux mutins qui ont déferlé dans les quartiers de la capitale, Conakry.
Pour l’heure le calme semble régner globalement ; même si les militaires continuent de se concerter pour la mise en place du CNRD.
Sur le plan national, comme attendu, l’ONU, l’UA, (Union africaine) et la CEDEAO, ont condamné le coup d’Etat et exigé la libération du président Alpha Condé.
Cette démarche est bien compréhensible car les putschs ne peuvent et ne doivent pas être encouragés, parce qu’ils sont aussi, causes de dérives et d’interruptions nocives des processus démocratiques qui doivent être la norme.
La situation en Guinée est évolutive et les évènements sont imprévisibles, au moment où ces lignes sont écrites.
Aucune effusion de sang n’est encore à déplorer et il faut souhaiter que cela continue.
AC qui a toujours suivi de très près la situation dans ce pays, de manière objective, en dénonçant, à chaque fois, ce qui devait l’être, reste fidèle à sa démarche : iconstater les faits et les relater, puis commenter librement, en tenant compte de la spécificité des différents moments.
Aujourd’hui, la lucidité oblige à se hâter lentement dans les commentaires.
Nous suivons l’évolution des évènements et vous apporterons, au fur et à mesure, des informations fiables parce que vérifiées.