Premier Vice-maire de Matam, Ismael Condé, membre du BNP de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, a été condamné, hier jeudi 8 juillet 2021, à trois ans de prison, dont 4 mois ferme, pour offense au chef de l’Etat, par la présidente du TPI de Mafanco. Le jeune opposant avait quitté le RPG, le parti d’Alpha Condé pour rejoindre celui de son principal opposant.

Transfuge du RPG, Ismael Condé était poursuivi par le Parquet pour «offense sur la personne du président de la République, production, diffusion et mise à la disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre public, injures et menaces commises par le biais d’un système informatique ».

Il a écopé, hier jeudi, d’une peine de 3 ans dont quatre mois de prison ferme, en plus d’une amende de 30 millions de francs guinéens. Ses avocats ont tout de suite annoncé qu’ils vont faire appel de la décision, ont rapporté plusieurs médias guinéens.

Toutefois, pour le second dossier dans lequel Ismaël Condé était solidairement poursuivi avec le maire de Matam, Seydouba Sacko par l’ONG Étoile émergente pour «escroquerie, entrave à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés, les concessions et l’égalité de service public et complicité», le tribunal, a déclaré les prévenus non-coupables et a ordonné leur acquittement.

Leader de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo a réagi à cette condamnation d’Ismael Condé, qui avait adhéré, il y a quelques mois à l’UFDG avec fracas, avant que ses ennuis ne commencent.

Pour Cellou Dalein Diallo, cette lourde peine infligée à M. Condé est tout simplement une punition pour son adhésion à son parti, qualifiant cette décision de justice qualifiée de “honte”.

 

60 prisonniers politiques détenus en Guinée depuis la présidentielle, selon Amnesty international

« Notre justice, ayant reçu l’ordre d’Alpha Condé de punir Ismaël Condé pour avoir adhéré à l’UFDG après son départ du RPG, tenta vainement de l’incriminer dans une loufoque affaire de contrats de la commune de Matam où le jeune Ismael est Vice-maire. C’est finalement « une offense au Chef de l’Etat » que notre justice trouva comme alibi pour exécuter l’ordre reçu et condamner le jeune Ismael à, tenez-vous bien, 3 ans et 4 mois de prison ferme », a réagi le président de l’UFDG tard dans la nuit d’hier jeudi.

Dans un communiqué remis à la presse, le même jour, l’ONG Amnesty international a dénoncé la détention de près de 60 prisonniers politiques, actuellement en Guinée, dont « le militant pro-démocratie, Oumar Sylla, allias Foniké Mbengué, membre du FNDC, en détention depuis 10 mois et condamné à 3 ans de prison ferme, lors de son procès en appel, le 10 juin dernier.

Demandant le procès de ces prisonniers politiques détenus à la Maison centrale depuis la dernière élection présidentielle, l’ONG a dénoncé ces détentions politiques et les procédures judiciaires engagées contre les opposants.

Entre autres responsables politiques encore détenus en Guinée, figurent Ibrahima Chérif Bah, Ousmane  « Gaoual» Diallo, Mamadou Cellou Baldé et Abdoulaye Bah, (tous de l’UFDG). Il y a aussi Etienne Soropogui, président du mouvement politique Nos valeurs communes, allié de l’UFDG et Amadou Djouldé Diallo, membre de la cellule de communication de l’UFDG.

Ils ont été inculpés pour « atteinte aux institutions de la république », «trouble à l’État par la dévastation et le pillage », «participation à un mouvement insurrectionnel », «menace de violence ou de mort par le biais d’un système d’information », et « production, diffusion et mise à disposition d’autrui, des données de nature à troubler l’ordre public ou la sécurité publique.

Aucune date d’audience n’a encore été fixée pour ces détenus, alors que les visites leur ont été refusées, fait encore remarquer Amnesty international.