Cellou Dalein Diallo a pris la parole. L’ancien Premier ministre et leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a tenu une conférence de presse, hier jeudi, au siège de son parti, après qu’une enquête a été ouverte contre lui pour corruption présumée dans la liquidation de la société Air Guinée. Il s’est également prononcé sur la sommation qui lui a été servie par la junte au pouvoir de quitter la résidence qu’il occupe dans la commune de Dixinn, à Conakry.
Cellou Dalein Diallo s’est défendu contre ceux qui veulent, selon lui, nuire à sa « réputation et son honneur ». Le principal opposant à l’ancien régime d’Alpha Condé a fait face à la presse, hier, au siège de son parti pour répondre aux accusations de corruption présumées, formulées par la junte au pouvoir à son encontre, et s’est expliqué sur l’affaire de sa résidence à Conakry dont la junte lui réclame la restitution.
Concernant la vente de la compagnie Air Guinée, Cellou Dalein Diallo a expliqué qu’il n’est pas le principal responsable dans cette affaire, même s’il était ministre des Transports à l’époque.
« J’ai signé, bien sûr, mais j’ai vérifié que les prix étaient bons pour la Guinée. Mais l’opération de liquidation d’Air Guinée s’est passée au ministère des Finances et c’est lui qui a fixé les prix », a-t-il dit sous les applaudissements de ses militants.
Abordant la question de sa propriété de Conakry, acquise sous l’ancien président Lansana Conté, il déclare : « Je ne me suis pas emparé d’un domaine public de l’État. C’était un domaine privé de l’État- il est important de faire la différence- qui m’a été donné dans le respect de la règle et des procédures »
L’ancien Premier ministre précise qu’il y a eu un transfert de propriété, avant de brandir une copie de son titre foncier. Cellou Dalein Diallo dénonce ce qui est, ni plus ni moins, selon lui, qu’un acharnement contre sa personne !
« Ce harcèlement judiciaire d’un leader politique, il faut s’interroger : pourquoi il y a ce harcèlement ? », a-t-il dit.
Cellou Dalein Diallo a récemment mis en garde le chef de la junte, Mamady Doumbouya, contre toute tentative d’écarter les ‘’vieux’’ de l’élection présidentielle, en limitant l’âge des candidats ou en visant les anciens Premiers ministres.
Son parti avait également estimé que les délais de la transition, toujours pas annoncés par la junte, ne peuvent pas être discutés au sein du Conseil national de transition (Cnt), qui fait actuellement office de Parlement en Guinée.
Après sa conférence de presse d’hier, le leader de l’UFDG devait rencontrer, dans la soirée, ses avocats pour préparer sa riposte dans ce feuilleton judiciaire qui est certainement encore loin de connaître son épilogue.