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Le procès des massacres du 28 septembre 2009 a repris hier,  lundi 10 octobre. L’ancien chef de la junte militaire au moment des faits, Moussa Dadis Camara a été débouté dans sa requête pour une liberté provisoire ou de mise en résidence surveillée formulée par ses avocats. Il en va de même pour les autres accusés qui avaient demandé des traitements spéciaux.

Dès l’ouverture de l’audience, la Cour a annoncé le rejet de la demande de liberté provisoire formulée par les avocats des accusés écroués le 27 septembre, à la veille de l’ouverture du procès. Elle a également débouté l’ancien chef de la junte militaire, Moussa Dadis Camara, dont les avocats avaient réclamé qu’il soit remis en liberté ou au moins mis en résidence surveillée le temps du procès, eu égard à son rang d’ancien président.

Pour leur part, les avocats d’Aboubacar Sidiki Diakité, alias «Toumba », ancien chef de l’unité de protection de Moussa Dadis Camara, avaient demandé son évacuation sanitaire, objectant une maladie de leur client. Mais l’ancien bras droit de Dadis Camara, arrêté en décembre 2016 à Dakar et extradé vers la Guinée le 17 mars 2017, n’a pas eu gain de cause, non plus, même s’il est apparu un peu affaibli, le 28 septembre dernier, jour de l’ouverture du procès.

Les débats de fond ont pu quand même démarrer et le colonel Moussa Tiegboro Camara, Secrétaire d’État, chargé des services spéciaux et de lutte contre les crimes organisés et la lutte contre la drogue au moment des faits, a été le premier à comparaître.

Il a nié toutes les accusations d’assassinats, de viols, actes de torture et de pillage pour lesquels il est poursuivi. A la barre, il a soutenu n’avoir jamais vu de corps dans l’enceinte du stade du 28 septembre ce jour-là. Interpellé par l’un des avocats de la partie civile qui lui demandait s’il savait où se trouvait la fosse dans laquelle les corps des victimes auraient été enfouis, il a répondu : « je ne sais pas où se trouve le charnier. D’ailleurs c’est vous qui me l’apprenez, et je ne suis au courant de l’existence d’aucun charnier ».

Le colonel Moussa Tiegboro Camara a surtout chargé Toumba Diakité qu’il affirme avoir vu dans le stade et dont les hommes tabassaient des responsables politiques. L’audition du colonel devrait se poursuivre ce mardi. Par contre, on ne sait pas encore quand comparaitront Moussa Dadis Camara et Toumba Diakité.

Le 28 septembre 2009, une manifestation de l’opposition contre la candidature de Moussa Dadis Camlara, chef de la junte à l’époque, à l’élection présidentielle, avait été durement réprimée par les forces de l’ordre. Selon un rapport de l’ONU, au moins 157 personnes avaient été tuées et des centaines d’autres blessées. 109 femmes avaient également été violées.