Cellou Dalein Diallo n’a pas abdiqué dans sa contestation des résultats de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier. Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée,(UFDG) et ses alliés de l’ANAD, qui déplorent les arrestations massives de hauts responsables de l’opposition en raison de leur opposition au 3e mandat du président Condé, ont appelé à une nouvelle journée de manifestation, mercredi 25 novembre, sur toute l’étendue du territoire guinéen.
Dans un communiqué rendu public, Cellou Dalein Diallo et ses alliés déclarent que « pour faire passer son hold-up électoral, Alpha Condé a déclenché, au lendemain du scrutin présidentiel du 18 octobre, une vaste campagne d’intimidations et de violences contre le vrai vainqueur de l’élection et ses partisans. Ces violences inouïes ont causé la mort de 49 personnes, 240 blessés, l’arrestation et la détention arbitraire de 350 personnes dont des hauts responsables de l’UFDG et de l’ANAD ».
Exigeant la libération des détenus de l’UFDG et de l’ANAD, une marche pacifique est prévue le 25 novembre 2020, poursuit le communiqué. « Pour protester contre ces exactions et exiger la justice pour les victimes et la libération des détenus, l’UFDG et l’ANAD organisent le mercredi 25 novembre 2020 des manifestations pacifiques sur l’ensemble du territoire national. À Conakry, la manifestation consistera à une marche pacifique qui partira du rond-point de l’aéroport à l’esplanade du Palais du peuple. L’UFDG et l’ANAD appellent tous les Guinéens épris de justice et de démocratie à se mobiliser massivement contre la dictature ».
« La France reconnait la gravité de la situation »
Par ailleurs, sur sa page Facebook, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a déclaré que la dernière sortie du président français Emmanuel sur la Guinée constitue un soutien à la démocratie. « Le Président Emmanuel Macron admet qu’Alpha Condé a organisé le changement de Constitution dans le seul but de se maintenir au pouvoir. La France reconnaît la gravité de la situation en Guinée. Merci pour ce soutien à la démocratie », a écrit le leader de l’opposition guinéenne.
Dans une interview accordée récemment à Jeune Afrique, le président français expliquait pourquoi il n’avait pas félicité Alpha Condé après l’officialisation des résultats de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, lui octroyant 49,50% des voix.
« Je pense que la situation est grave en Guinée pour sa jeunesse, pour sa vitalité démocratique et pour son avancée », déclarait le chef de l’Etat français. « Le président Condé a une carrière d’opposant qui aurait justifié qu’il organise de lui-même une bonne alternance. Et d’évidence, il a organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir. C’est pour ça que je ne lui ai pas encore adressé de lettre de félicitations », poursuivait Emmanuel Macron.
En effet , la France, l’Union Européenne et les Etats-Unis ont remis en cause la crédibilité du scrutin présidentiel guinéen.