Les opposants à un troisième mandat du président guinéen Alpha Condé continuent leur mobilisation

 

La commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé que les élections couplées législatives /référendum, prévues le 1er mars et reportées pour le 15 du même mois, ne se tiendront pas dimanche. C’est un nouveau revers pour Alpha Condé qui tenait mordicus à imposer ce scrutin pour se frayer un chemin illicite vers un troisième mandat.

Le président de la CENI explique que son institution attend l’audit du fichier que des experts de la CEDEAO sont entrain de réaliser. Il faut rappeler que l’OIF (organisation internationale de la francophonie) avait passer au peigne fin le fichier électoral guinéen et découvert 2.500 000 faux électeurs. Elle avait recommandé un toilettage du fichier pour qu’il soit purgé de ces faux électeurs.

Alpha Condé avait refusé et, pour cause c’était sa « botte secrète » pour truquer les élections boudées, à juste titre par l’opposition. Un bras de fer s’en était suivi et l’union africaine5UA), la CEDEAO et l’OIF avaient décidé de se retirer du processus électoral pour ne pas cautionner une mascarade.

Confondu et décrédibilisé, Condé s’était finalement résolu à faire machine arrière et à « reporter le scrutin de deux semaines ». Ce nouveau report le met, de plus en plus, au pied du mur et sous le regard vigilant de la communauté internationale.

Cette dernière a, enfin, pris ses responsabilités pour empêcher un coup d’état électoral en Guinée et la perpétuation d’un régime dictatorial qui a déjà beaucoup fait verser le sang dans un pays martyrisé par deux régimes encore pires, à savoir ceux de Sékou Touré et Lansana Conté.

Condé voulait surfer sur cette « exceptionnalité » nauséabonde de son pays pour rester au pouvoir. Mal lui en a pris

Maintenant il faudrait que la vigilance soit de mise par rapport aux « experts » de la CEDEAO ? Pour quoi le régime les acceptent-ils quand il refoule ceux de l’OIF qui avaient déjà découvert les deux millions et demi (2.500.000) de faux électeurs ? La corruption électorale est un « nouveau marché » très porteur en Afrique et ailleurs.

La vérité est qu’aucune condition de transparence et d’équité n’est réunie en Guinée pour permettre, dans l’état actuel des choses, l’organisation d’élections crédibles, libres et transparentes.

Oui à des élections législatives, si et seulement si Condé déclare publiquement, comme Ouattara, son voisin, qu’il ne cherchera pas à briguer un troisième mandat et va donc respecter la règle des deux mandats imposée par la Charte fondamentale du pays.