Le leader des jeunes du FNDC, Foniké Mbengué

  

Arrêtés en juillet dernier, trois leaders du Front national de défense de la constitution, ont passé neuf mois en détention préventive à la prison centrale de Conakry, avant d’être libérés au mois de mai dernier. Finalement, Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry ont été purement et simplement relaxés, hier mardi, par le tribunal de Dixinn.

Depuis sa création en 2019 pour lutter contre le 3ème mandat de l’ancien président Alpha Condé, le Front national de défense de la constitution est à la pointe de tous les combats pour la démocratie et le respect des libertés en Guinée. La plateforme qui regroupe des partis politiques, des organisations de la société civile et des syndicats, a été la première à élever la voix contre la junte militaire qui a pris le pouvoir dans le pays après le coup d’Etat du 5 septembre 2021.

Le FNDC est d’ailleurs dans le collimateur du gouvernement de transition en Guinée, qui a officiellement prononcé sa dissolution, il y a quelques mois. Ses leaders, Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry avaient été arrêtés et emprisonnés en juillet 2022.

En effet, le 28 juillet 2022, les responsables du FNDC avaient appelé à une manifestation pacifique, qui avait dégénéré en affrontement dans plusieurs quartiers de Conakry.

Pendant 9 mois, ils ont été emprisonnés sans jugement, avant d’être libérés au mois de mai dernier, au soir d’une violente manifestation qui avait fait 7 morts à Conakry, selon l’opposition.

Les trois hommes étaient poursuivis pour complicité de provocation à un attroupement armé et de complicité de destruction de biens publics et privés. Jugés hier mardi, ils ont été finalement relaxés par le tribunal de Dixinn, à Conakry.

La justice guinéenne a finalement estimé que le délit de provocation à un attroupement armé n’était pas constitué et que les accusés ne pouvaient pas être condamnés pour destruction de biens publics et privés. Ainsi, le juge a renvoyé le Ministère public et l’Agent judiciaire de l’État à mieux se pourvoir.

Pourtant, lors du jugement la semaine dernière, le procureur avait requis 2 ans de prison assortis de sursis et 2 millions de francs guinéens, environ 220 euros d’amende contre chacun des prévenus.

Plusieurs leaders politiques, dont d’anciens dignitaires de l’ancien régime, restent emprisonnés en Guinée. Certains sont placés sous contrôle judiciaire, alors que d’autres comme le leader de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, ont quitté le pays et vivent en exil depuis plusieurs mois.