Domingos Simoes Pereira, ex-Premier ministre bissau-guinéen, a été interdit de quitter le pays, en raison d’un contrôle judiciaire dans une enquête portant notamment sur une tentative de coup d’Etat en 2021.
Pereira, député et chef de l’ancien parti au pouvoir, le PAIGC, qui domine la vie politique en Guinée-Bissau depuis l’indépendance en 1974, était l’adversaire du président Umaro Sissoco Embalo au second tour de l’élection présidentielle en janvier 2020, dont il conteste les résultats.
Il a été chef de gouvernement de 2014 à 2015, sous le président José Mario Vaz (2014-2019). « Domingos Simoes Pereira est sous contrôle judiciaire depuis mardi », a affirmé hier mercredi à la presse, le procureur général de la République Bacary Biaye, cité par l’AFP.
Le Parquet général a publié mardi soir un communiqué annonçant « une mesure de coercition » à l’encontre de M. Pereira à compter de mardi. Cette « décision l’empêche de quitter le pays sans l’autorisation du Ministère public », indique ce communiqué.
Cette mesure a été prise, « en raison du retard que prend l’ANP (l’Assemblée nationale populaire) pour répondre à la lettre » demandant une levée de son immunité et « compte tenu du danger que (sa sortie du territoire) représente pour le succès de l’enquête ».
Pereira est officiellement accusé, alors qu’il était Premier ministre, d’avoir permis un décaissement de 5 millions de dollars en faveur d’hommes d’affaires bissau-guinéens pour qu’ils paient des dettes dues à des banques locales, selon des sources officielles, citées par l’AFP.
Il lui est reproché de n’avoir pas consulté l’Assemblée nationale avant d’accorder ce décaissement. Il est également cité dans une tentative de coup d’Etat présumée contre le président Embalo le 12 avril 2021.