La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) reconnaît la victoire de Umaru Embalo à la présidentielle du 29 décembre 2019. Mieux vaut tard que jamais !
Elle précise dans un communiqué que : « la CNE (commission électorale nationale) a proclamé à trois reprises les résultats définitifs des élections présidentielles dans les délais prévus. Une des proclamations a été faite sous l’égide de la CEDEAO après une vérification des procès-verbaux des régions, demandée par le comité de suivi de la crise bissau-ginéenne et, toutes ces proclamations ont donné le même résultat ».
En conséquence de quoi, la CEDEAO demande à Embalo de nommer un nouveau premier ministre et de former un gouvernement, au plus tard le 22 mai. Elle préconise la réforme de la Constitution, avec la tenue d’un référendum dans six (6) mois pour assurer la stabilité du pays. Cette fois -ci les choses sont claires et nettes.
De toutes les façons Embalo avait déjà choisi un premier ministre, Nuno Nabian, arrivé en troisième position lors de la présidentielle avec 13% des voix. Ce dernier avait formé son équipe et avait entamé son travail. La nouvelle position de la CEDEAO renforce le nouveau régime déjà en place et qui est soutenu par l’Armée.
Lors de la prestation de serment de Embalo, tous les chefs militaires du pays étaient présents et cet acte posé suffisait comme message lancé à la classe politique nationale et à la communauté internationale.
Il est vrai qu’un changement constitutionnel est un impératif politique car, dans l’état actuel des choses, c’est l’Assemblée nationale qui doit choisir le premier ministre, ce qui revient à donner la main au parti PAIGC, majoritaire, mais dont le candidat Domingo Simoes Pereira a perdu la présidentielle.
Un respect scrupuleux de la lettre et de l’esprit de la Constitution aurait imposé une cohabitation hasardeuse. La demande de la CEDEAO pour l’organisation d’un référendum constitutionnel pour stabiliser le pays est fille de la lucidité. Embalo doit prendre la balle au bond pour consolider son pouvoir et sortir son pays d’un bicéphalisme douteux et porteur de germes d’instabilité politique chronique.