Les Bissau-Guinéens avaient voté pour élire un nouveau président

C’est le 2 janvier 2020 que les résultats provisoires du 2e tour de la présidentielle du 29 décembre 2019 ont été rendus publics en Guinée Bissau.

Le général Umaro Sissoco Emballo, candidat du Madem-15 est sorti vainqueur de ce duel qui l’opposait au candidat du PAIGC, Domingoes Simoes Pèreira, avec un score sans appel de 53,55% des voix, contre 46, 55% pour son adversaire.

Aussitôt proclamés, le candidat perdant a contesté les résultats en déposant un recours pour le comptage des voix, une seconde fois.

Après quelques moments de flottement, la Cour suprême autorisa la Commission nationale électorale à reprendre le travail fastidieux de comptage des voix.

Il aura fallu que la CEDEAO s’en mêle pour que la CNE livre encore les résultats du second comptage. Ceux-ci ne diffèrent guère des premiers, Emballo restant toujours vainqueur avec le même score qu’auparavant.

Au lieu de féliciter son ancien adversaire, Domingoes Simoes Pèreira dépose un ultime recours devant la Cour suprême, plongeant le pays dans une sorte de vacance du pouvoir.

Il est vrai que les observateurs ont  toujours nourri les craintes de voir le candidat du parti historique, le PAIGC chercher à contourner la loi pour opposer la force du parti à la vérité des urnes.

Depuis plus d’un mois l’attente des résultats définitifs et l’investiture du nouveau président Perdure et le pays est de nouveau, plongé dans un flou total.

Plus cocasse, un grand magazine a révélé mercredi dernier que certains chefs d’État, membres de la CEDEAO auraient voulu pousser Domingoes Simoes Pèreira à opérer un hold-up électoral au détriment d’Emballo !

Vrai ou faux, la CEDEAO qui a donné un ultimatum aux institutions qui gèrent le processus électoral, de publier les résultats définitifs dans un délai qui ne dépasserait pas le samedi 15 février 2020, devra rester sur le qui-vive pour parer a toutes éventualités.

Les analystes observent la situation politique avec beaucoup de précautions et estiment que si la CEDEAO n’intervient pas vite et vigoureusement comme elle l’avait fait en 2017 contre Yaya Jammeh en Gambie, les hommes du PAIGC pourraient bien replonger le pays dans le chaos.

Il reste, cependant, permis d’espérer que la communauté internationale et régionale ne permettrait pas que la Guinée Bissau redevienne la proie facile d’aventuriers politiques inconscients.