Les Bissau-Guinéens votaient, hier dimanche, pour renouveler leur Assemblée nationale, qui avait été dissoute par le président Umaru Cissoco Embalo, il y a plus d’un an. 884 000 électeurs inscrits étaient attendus dans près de 3000 bureaux de vote ouverts à 7HOO (GMT et locales). Ils devaient voter jusqu’à 17H00 pour élire les 102 députés du Parlement pour ce scrutin à la proportionnelle à un tour. Les résultats ne sont pas attendus avant mardi soir, au plus tôt, quand un nouveau Premier ministre sera nommé.

C’est un scrutin important qui se déroulait, hier, en Guinée-Bissau, car devant sortir ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest de la paralysie qui le bloque depuis quelque temps, avec notamment la dissolution de l’Assemblée nationale. L’autre enjeu de ce scrutin, outre la participation, c’est de restaurer la stabilité au sein des institutions.

Les forces de sécurité étaient déjà déployées à proximité des différents bureaux de vote, avant le démarrage du scrutin, à 7H00, pour surveiller son bon déroulement. En effet, des troubles surviennent souvent après le comptage des voix, lors des élections dans ce pays. Mais, hier, aucun incident majeur n’avait été signalé. Le dépouillement a démarré, juste après la fermeture des bureaux de vote.

Le seul bémol a été le vote au Sénégal, où la forte diaspora bissau-guinéenne n’a pas pu voter, car le vote y a été reporté pour des raisons de sécurité. La Commission nationale des élections (CNE), a donné un délai de sept jours maximum pour que le scrutin s’y déroule.

Près de 200 observateurs internationaux étaient déployés dans le pays, également pour surveiller le vote. L’Union africaine, la Cédéao ou encore les Etats-Unis, étaient représentés.

Pas moins de Vingt-deux partis politiques sont en lice pour ce scrutin, dont les trois qui se partageaient presque tous les sièges de l’Assemblée sortante. Il s’agit du Madem G15, le parti du président Embalo, qui souhaite faire adopter une révision de la Constitution, pour passer d’un régime parlementaire à un régime présidentiel.  Le Parti africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-vert (PAIGC) fondé par Amilcar Cabral, qui a longtemps dominé la politique nationale et qui est actuellement dirigé par Domingo Simoes Pereira, qui vise le poste de Premier ministre. Le PAIGC qui veut reconquérir du terrain, compte également sur des ententes avec d’autres partis. Il y a enfin le Parti du renouveau social (PRS) de l’ancien président Coumba Yala.

Un nouveau Premier ministre nommé après les élections

Un nouveau Premier ministre sera nommé à l’issue du vote. Il sera notamment attendu sur les différents enjeux économiques du pays, un des moins développés au monde. La vie chère, le chômage des jeunes, sont, entre autres, des questions auxquelles il devra s’attaquer.

La Guinée-Bissau souffre d’une instabilité politique chronique et a connu, depuis son indépendance du Portugal, en 1974, plusieurs coups d’Etat ou de tentatives de coup d’Etat, dont la dernière en date est survenue en février 2022.

Le pays est régi par un régime semi-parlementaire. Le parti ou la coalition qui remportera cette élection aura un poids considérable à l’Assemblée, mais également au sein du gouvernement.