Plus de 200 Burkinabè, dont des femmes et des enfants, sont arrivés dans le Sud-ouest du Burkina Faso après avoir été expulsés du Ghana voisin.

« Il y a une opération (d’expulsion) en cours chez nos voisins au Ghana, depuis le 11 juillet, on a commencé à enregistrer des compatriotes rapatriés du Ghana », a déclaré à l’AFP Boureima Sawadogo, le gouverneur du Sud-ouest, région frontalière du Ghana qui accueille les déplacés.

Mardi, 54 personnes ont été reçues, selon le gouverneur qui précise qu’un recensement est encore en cours. « On est déjà à plus de 200 personnes accueillies au niveau de la commune de Ouessa », première ville après la frontière, où un centre de transit a été mis en place pour accueillir ces déplacés, a-t-il précisé jeudi matin.

Seydou Tall, un septuagénaire qui avait rejoint le Ghana trois mois plus tôt, a expliqué à des médias locaux avoir été prié mardi, avec d’autres, de quitter ce pays où certains vivaient depuis plus de dix ans. « Nous ne savons pas ce qu’on nous reproche », a-t-il déploré.

« Préoccupée par les informations faisant état d’expulsions de centaines de citoyens burkinabè, principalement des femmes et des enfants », le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé mercredi dans un communiqué le gouvernement du Ghana à « mettre fin à ces expulsions qui constituent une violation du principe de non-refoulement, et à garantir l’accès au territoire et l’asile aux ressortissants du Burkina Faso en quête de protection internationale ».

Dans un communiqué publié jeudi, le ministère ghanéen de la Sécurité nationale a réfuté ces allégations, expliquant qu’un centre d’accueil temporaire, d’une capacité de 2.100 personnes, a été mis en place dans la région frontalière du Burkina Faso et abrite environ 530 réfugiés burkinabè.

« Contrairement aux allégations selon lesquelles les déplacés burkinabè sont chassés du Ghana, un processus de rapatriement a été institué au centre d’accueil pour faciliter le mouvement des Burkinabè qui souhaitent retourner dans leur pays », souligne le communiqué.