L’armée ghanéenne est intervenue dans la nuit au sein du Parlement pour calmer les bagarres entre députés du parti au pouvoir et de l’opposition, qui ont finalement boycotté la cérémonie d’investiture du président Nana Akufo-Addo jeudi après-midi.

Les députés ghanéens en sont venu aux mains dans l’enceinte du Parlement à Accra. Les parlementaires, divisés de manière quasi égale entre les deux partis principaux au Ghana, ne parvenaient pas à s’entendre sur le vote de leur président et la situation a dégénéré quand un député du parti au pouvoir a tenté de voler des bulletins.

Après l’intervention dans la nuit de mercredi à jeudi de l’armée qui a rétabli le calme, ils ont finalement élu Alban Bagbin, député du Congrès national démocratique (NDC), le parti d’opposition, avec 138 voix contre 136.

Chacun des deux partis contrôle 137 sièges du Parlement, qui compte en outre un député indépendant. Un vote a été considéré comme nul et un élu de la formation au pouvoir, le Nouveau parti patriotique (NPP), a donc vraisemblablement voté pour l’opposition.

« J’accepte avec humilité le privilège qui m’est offert de présider le huitième Parlement » du Ghana, a déclaré Alban Bagbin, qui devient le premier élu de l’opposition à la tête de cette institution dans l’histoire du pays.

Les députés de l’opposition, ainsi que son chef de file, John Mahama, arrivé deuxième à la présidentielle de décembre avec 47,36% des voix, des résultats qu’il conteste toujours en justice, ont toutefois boycotté la cérémonie d’investiture du chef de l’Etat.

Akufo-Addo, reconduit pour un second mandat, a prêté serment et commencé son discours en saluant l’élection du nouveau président du Parlement, mais sans faire aucune allusion aux événements de la nuit.

Cette division quasi égale entre l’opposition et le parti au pouvoir, conséquence d’un double scrutin présidentiel et législatif extrêmement serré qui s’est globalement déroulé dans le calme, fait toutefois craindre aux observateurs de futurs « blocages » dans les décisions politiques, dans un contexte global difficile et un ralentissement de l’économie.