Le procès du putsch manqué en décembre 2022, se poursuit en Gambie devant la Haute cour de Banjul. Les prévenus sont au nombre de 5. Il s’agit du caporal suppléant Sanna Fadera, du caporal Omar Njie, du caporal Ebrima Sannoh, du sous-inspecteur de police Fabakary Jawara et du sergent Gibril Darboe. L’audience du lundi dernier avait été reportée à hier mercredi 14 mars 2023, à cause d’une demande de l’accusation à propos d’un témoin qui serait un « agent infiltré ».
L’accusation avait, en effet, demandé qu’une personne figurant sur la liste des témoins, témoigne à huis clos. Et pour cause, selon le procureur de la République Abdul Maita Yusuf, le témoin en question « opérait sous couverture depuis des décennies ».
« Nous demandons au témoin de témoigner à huis clos. Puisque le témoin est un agent de sécurité infiltré, nous aimerions qu’il fasse sa déposition à huis clos. Ledit témoin est sous couverture depuis plus d’une décennie », a-t-il, en effet, déclaré devant la Cour.
Le procureur de la République a justifié cette demande par le besoin de protéger l’agent infiltré, car une apparition publique devant les juges « constituerait une menace pour sa sécurité et la sécurité nationale », a-t-il dit.
Après concertation, le juge Basiru V P Mahoney a accédé à cette demande de l’Etat gambien. L’agent infiltré en question pouvait donc témoigner à huis clos, hier mercredi 15 mars au plus tard. Mais la défense a jusqu’au vendredi 17 mars prochain pour donner sa réponse.
Dirigé pendant 22 ans par l’ancien président dictateur Yahya Jammeh, la Gambie a accédé à une vie démocratique en 2017, avec l’arrivée au pouvoir d’Adama Barrow, réélu pour un second mandat il y a plus d’un an.
Un changement soutenu par toute la sous-région. D’ailleurs, la Cédéao dispose encore d’une force, l’Ecomig, présente à Banjul et dont le mandat est renouvelé pour un an à compter du 1er janvier 2023.