Le ministre de la Justice gambien a rendu public, vendredi dernier, le rapport de la Commission vérité réconciliation et réparation (TRCC), qui a enquêté en Gambie sur les crimes présumés commis durant les 22 ans de pouvoir de l’ancien président Yahya Jammeh. L’instance Commission, recommande des poursuites judiciaires contre l’ex dictateur devant un tribunal international.
Selon la Commission, en effet, Yahya Jammeh est responsable de nombreux crimes commis pendant les 22 années qu’il a passées au pouvoir. Elle recommande, ainsi, des poursuites judiciaires contre l’ex chef de l’Etat, en exil en Guinée équatoriale depuis février 2017.
Yahya Jammeh est notamment accusé de l’assassinat du journaliste Deyda Hydara, tué le 16 décembre 2004. En effet, pendant les auditions organisées par la Commission vérité et réparation, deux anciens hommes de main de l’ex dictateur, ont avoué avoir tiré sur le journaliste d’investigation.
En plus des exécutions sommaires, Jammeh est accusé de plusieurs cas d’agressions sexuelles et de viols, notamment sur des femmes qu’il employait dans son palais.
Baba Hydara, le fils du journaliste assassiné apprécie cette décision, mais attend de voir si des poursuites seront effectivement enclenchées dans les prochains mois.
« Jammeh avec Jatta, avec Jeng, avec Ibolo, avec Bombardier… tous ces noms-là ont été mentionnés et présumés coupables du meurtre de mon père… Maintenant, ce qu’on attend, c’est l’autre décision qui va se passer dans cinq mois : le “white paper”, ils vont finalement décider des personnes qu’ils vont juger. Alors ça va être long, cinq longs mois, mais on a un peu d’espoir que le gouvernement fasse le nécessaire pour les victimes, et que Yaya Jammeh soit jugé », a-t-il confié à RFI.
Yahya Jammeh avait été battu aux élections présidentielles de 2016 par Adama Barrow, mais avait tenté de confisquer le pouvoir. Il s’était finalement résolu à lâcher du lest et à s’exiler en Guinée équatoriale en 2017, sous la pression de la communauté internationale.