Les militaires putschistes qui ont renversé Ali Bongo Ondimba, à la tête du Gabon depuis 14 ans, ont annoncé, samedi 2 septembre, la réouverture des frontières avec “effet immédiat”, afin de favoriser la « continuité de l’État ».
Cette décision intervient à l’avant-veille de la prestation de serment en tant que « président de la transition » du général Brice Oligui Nguema prévue ce lundi et dont la durée n’a pas été précisée.
Le général Brice Oligui Nguema qui a renversé Ali Bongo il y a cinq jours au Gabon, prête serment comme président d’une « transition » dont il n’a pas fixé la durée.
Le nouvel homme fort du Gabon a promis vendredi une nouvelle constitution et un nouveau code électoral, fermant ainsi la porte aux principaux partis de l’ancienne opposition qui l’exhortaient à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé deuxième à la présidentielle du 26 août.
Les militaires avaient pris le pouvoir moins d’une heure après l’annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, affirmant que les résultats de la présidentielle avaient été truqués, et que son régime était marqué par une « gouvernance irresponsable et imprévisible ».
La décision de rouvrir les frontières a été prise dans le souci de « préserver le respect de l’État de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l’ensemble des États du monde », a justifié le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dans une déclaration lue à la télévision d’État.
Les autorités n’ont en revanche pas levé le couvre-feu qui demeure en vigueur sur l’ensemble du territoire de 18 h 00 (17 h 00 GMT) à 6 h 00 (5 h 00 GMT), mais « les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leur document de voyage », a précisé le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.
Rappelons qu’Ali Bongo est en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d’État. Sylvia Bongo, son épouse franco-gabonaise, est également détenue au secret, ont indiqué ses avocats vendredi, en annonçant avoir déposé une plainte en France pour détention arbitraire.