Le chef des putschistes et président investi de la transition au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a rencontré « dans la nuit » Albert Ondo Ossa, l’ex-candidat de la principale plateforme de l’opposition à la présidentielle du 26 août.

 

Six jours après avoir pris le pouvoir au Gabon, le général qui a renversé Ali Bongo Ondimba a prêté serment lundi comme président d’une « transition » dont il n’a pas fixé la durée. Le général Brice Oligui Nguema a cependant promis de « rendre le pouvoir aux civils » par des « élections crédibles ».

Des militaires avaient proclamé le 30 août la « fin du régime » d’Ali Bongo, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d’une heure après la proclamation de sa réélection lors d’un scrutin contesté quatre jours plus tôt.

Albert Ondo Ossa avait été désigné laborieusement, à six jours seulement du scrutin du 26 août, « candidat consensuel » de la plateforme Alternance 2023, qui comptait cinq autres ténors de l’opposition comme prétendants à la magistrature suprême.

La rencontre dans la nuit de lundi 4 septembre à mardi 5 septembre s’est déroulée au domicile d’Albert Ondo Ossa. C’est ce qu’a précisé Guy-pamphile Mba, responsable de la communication de l’ex-candidat, sans livrer de détails sur le contenu de leurs discussions.

Il a toutefois confirmé l’authenticité d’une photo diffusée sur les réseaux sociaux et sur laquelle on peut notamment voir Albert Ondo Ossa et le général Oligui main dans la main.

Dimanche 3 septembre, les ténors d’Alternance 2023 avaient été chaleureusement reçus, en l’absence d’Albert Ondo Ossa, par le général Oligui au palais présidentiel. Ils ont également assisté à sa prestation de serment, une fois encore en l’absence de leur ancien champion.

Le jour du scrutin, Albert Ondo Ossa, le principal rival d’Ali Bongo, avait dénoncé des fraudes massives. Après le putsch, il avait exhorté le général à lui céder le pouvoir en assurant avoir remporté la présidentielle qui avait été « annulée » par les putschistes, également au motif qu’elle était entachée de « fraudes » massives.

Faisant état notamment de supposés liens familiaux entre Oligui et Bongo, Ondo Ossa avait dénoncé une « révolution de palais » plutôt qu’un coup d’Etat, et la perpétuation du « système Bongo » par le biais du général.